Should I help you ? ft Yuyu

C’était un des rares moments où tu étais seul, où Kieki n’était pas avec toi. Tu aimais qu’il soit avec toi, c’était certain mais, tu appréciais également des instants de solitude, où tu pouvais te retrouver avec toi-même. Pas que tu étais forcément friand de te rappeler de ces souvenirs que tu enfouissais au plus profond de ton être, mais le calme, la quiétude d’un instant seul te faisait du bien. Seulement une fois de temps en temps. Et puis, tu avais une mission. Celle d’étendre la voix des Ryomen Sukuna, de les rendre visibles aux yeux de tous, afin que vous soyez vénérés comme des Dieux. Oui, c’était ton nouveau but, une voie que tu suivais avec un certain entrain. Après tout, les humains étaient si influençables à cette époque, que perturber un équilibre fragile se faisait en une fraction de seconde. Pourquoi un démon était-il un démon ? Pourquoi Dieu était-il Dieu ? Tu comptais bien changer les tendances. Les humains croiraient un jour en l’existence des créatures surnaturelles, et tu espérais bien que les Ryomen soient du côté des “gentils”. Dira-t-on de cette manière.

Le mois de juin avançait tranquillement, tout comme tes pas sur la route qui traversait la province de Yamashiro. Des montagnes, des arbres, et encore des montagnes à perte de vue. Tu n’avais encore jamais fait de véritables arrêts dans cette province, alors tu prenais le temps de visiter correctement. Tu faisais quelques passages dans les auberges, même si elles se faisaient très rares, tant le contexte politique et climatique laissaient à désirer. Ils étaient touchés par de terribles orages depuis quelques jours, la pluie ne cessait de tomber en averses imprévisibles et abondantes. Certains coins étaient inondés. En te baladant, parfois, tu répandais la bonne parole de Sasori, un être bienveillant, aidant son prochain. Alors qu’en fait, tu aurais largement pu les faire taire et les dévorer tout cru. Cependant, tu ne t’amusais plus tant que ça de manger tout et n’importe quoi. Il était beaucoup plus marrant de leur mentir, pour attirer leur sympathie. Un beau jour, tu retournerais ta veste. Le jour où tu en auras marre, évidemment. Leur survie ne dépendait que de toi en vérité.

En aidant un couple de vieillards quelques jours dans leur tâche quotidienne dans les montagnes, afin d’avoir égoïstement un abri, tu regardais le ciel gris, assis sur le rebord de la maison traditionnelle. Couper du bois n’était rien pour toi, et utiliser un pourcent de ta force n’allait certainement pas te fatiguer, mais tu te sentais las de ne rien pouvoir faire de plus. De nouveau, c’était l’ennui qui te guettait, et qui t’inquiétait. Parce que si tu t’ennuyais, tu allais penser à “lui”. Tu fermas les yeux, laissant les gouttes de pluie tomber sur ton visage, créant des chemins d’eau jusqu’à ton menton, créant de fausses larmes sur tes joues. Tu t’étais promis de ne plus ressentir de peine, d’oublier, mais tu avais conscience que c’était impossible. Surtout lorsque tu te retrouvais seul avec toi-même. Il avait été le seul à avoir conquis ton coeur démoniaque, le seul à avoir provoqué une douleur assez puissante pour que tu ne la supportes pas, au point que tu t’étais arraché cet organe … Tu ne voulais pas y penser. Tu devais arrêter.

Une odeur de sang s’éleva dans l’air. C’était léger, camouflé par la pluie qui tombait de plus en plus fort. Mais tu pouvais quand même la sentir. Cela te rendit curieux, très curieux. Pour tromper ton ennui, tu essayas alors de chercher d’où cela pouvait venir ...