Flashback || A sheep in wolf's clothing (ft Kagesha)

Durant le mois de janvier, l’hiver persistait. Parfois la neige se glissait et dans les montagnes, il y avait ce souffle glacé. Peu importe où l’on posait les pieds, une fraîcheur vous prenait. Vous fait frissonner. Face à ces températures basses, tu te devais de prendre des mesures. Ton village est un peu à l’écart. Vous vivez protégez par toi, par la forêt. Et les temps n’annonçaient pas une paix. Bien au contraire… Tu étais plus ou moins au courant des manigances d’un certain Naraku. Des dégâts faits par la perle. Mais peu t’importait. Toi tu restais dans ton petit coin tranquille. Tu ne comptais pas te battre. Tu comptais juste laisser le temps passer. Être à l’écart de tout cela. Le reste tu t’en fichais pas mal. Ce qui te faisait là avancer, quitter ton village, c’était que tu avais une commande à récupérer. C’était un humain que tu avais déjà sauvé, il était couturier et savait faire de très bons vêtements pour l’hiver. Vous étiez en manque de ressources à Morinosora, il fallait un peu changer ça. Bien que cela faisait un peu loin pour toi, tu ne te doutais pas de la qualité et du prix d’ami qu’il te ferait.

Que les combats fassent rage ou non ça ne te concernait pas.

Ton souffle laisse une brume dans l’air. Tu te trouvais dans la régions de Hoki. Tu ne pouvais t’empêcher de te retourner. Tu chercher ces montagnes où tu vivais. D’un regard blasé. Mais d’une bienveillance inégalée. Tu réfléchissais à ce que tu pourrais leur rapporter. Peut-être quelques cadeaux. Les enfants en avaient bien besoin avec ce froid. Et leurs rires ne pourront que faire plaisir. Peut-être essayer de trouver du riz ? Ou quelques aliments qu’on ne trouve pas spécialement en pleine montagne. Oui, sur le retour tu devrais essayer de trouver quelques mets qui raviront les papilles. Cependant, même si tu étais un pacifique qui s’était décidé à protéger en priorité les humains de Morinosora. Tu ne pouvais combattre cette nature.

Lorsqu’un humain était en danger face à un yokai. Tu prenais son parti. C’était ainsi. Donc, quand sur ces terres tu as croisé ce jeune homme avec sans doute sa sœur, agressés et blessé par un démon. Tu vois leur peur. Tu entends leurs cris. Un soupir effleure tes lèvres. Ta voix s’élance sans mal. Avant toute chose tu préférais éviter le combat. Les conflits. Il y avait toujours un autre moyen non ? C’est ce que tu espérais chaque fois. Que tu sois écouté :

« Arrête-toi là yokai. Rends-toi et emprunte un autre chemin. Le pardon peut être accordé. Si tu veux que ta vie soit épargnée, laisse-les en paix. »

Mais limite il se moque de toi. Il ne t’écoute même pas. Et quand les mortels te voient ils t’appellent à l’aide. L’assaillant semblait vouloir en découvre avec toi. Il se tourne. Te fais face. Ton regard balaye le spectacle. Évidement cela devait finir comme ça… Un pas. Et ta peau devient noire. Un autre. Et tes cornes se formes. Des marques apparaissent. Et ces crocs acérés sont dévoilés.  Une aura t’enveloppe. Celle d’un Oni qui a vécu des années. Qui a tué. Et piétinés des corps. Bien qu’il soit aujourd’hui pacifique. Un vivant porte sans cesse sur lui les traces de son passé. Tu ne comptais pas l’épargner. Sans attendre, tu t’élances, tu veux séparer les humains du yokai. Qu’ils puissent fuir. Ou moins s’écarter, le temps que tu finisses.

Ce serait rapide.

Cependant la demoiselle pose ses mains sur toi. Avec effroi. Mais cherchant de l’espoir en toi. Tu le vois. Son regard qui t’appelle à l’aide. Elle voulait te dire quelque chose. Mais quoi ? Pas le temps. L’autre n’allait pas vous laisser faire la conversation. Tu prends dans tes bras les deux jeunes et t’éloignes après avoir donner un coup de pied au canin. Tu vois leurs pleurs. Et, même si ton visage était effrayant à leurs yeux. Ils semblaient tellement traumatisés par ce qui venait de leur arriver qu’ils se sont cramponnés à toi. Sans trop se demander qui tu étais. Tu tapotes leur tête et les laisse. L’Oni qui protégeait les humains n’éprouvaient pas la peur. Pas de peine. Ni de colère. Mais il allait très clairement faire regretter ce démon pour ce qu’il avait fait.

Votre duel reprend. La lance à la main, tu pares son attaque. Il continue de te montrer ses crocs. D’enchaîner les coups. Tu esquives. Une fois. Puis deux. Il ne valait pas grand-chose… Bien que… Sans doute qu’il avait causé pas mal de dégâts par ici. Et puis avouons-le tu avais toujours du mal à te remettre dans les combats. Il te fallait un petit moment avant de reprendre tes manières. Et tu revoyais ces deux-là. Et d’un coup tu attaques. Avec plus de force. On dirait une forme de rage. Mais il n’y en a pas. Tu restes calme. Alors que d’un coup tu combats avec une violence sans faille. Ta lame lui tranche la chair. D’un coup il te voit plus imposant. Ses pattes coupés, il a dû mal à marcher. Il te voit plus grand :

« Il ne faut pas s’inquiéter. Même pour des démons comme nous, dans la mort on peut se faire pardonner. »

Tu étais glacial. Et il te supplie de l’épargner. Il y a cette différence de force qui se fait. D’un coup il devient la proie. Et tu ne savais pas que cela avait fait changés les rôles entre lui et toi. Au point que ce spectacle puisse t’embarquer dans une situation presque amusante.

@Kagesha

La pitié est une chose différente de la clémence. Vouloir et devoir tuer n’ont pas la même assonance. Bien qu’il ait parfois difficile de voir cette différence. Parfois on a beau être pacifique on peut montrer de la violence. Lorsque lance à la main on hésite point à répandre le sang. Tu avais voulu sauver des humains, mais quelle scène offrais-tu aux autres spectateurs ? Un démon reste un démon. Que tu sois un gardien ou non. Lorsque tu combats, tu n’es pas si différent que ça de tes congénères. Tu parais lugubre. Mauvais. On voit tes dents acérés, comme si elles servaient à arracher les chaires. Bien que plus petit que les autres Oni, ton apparence ne te différencie pas tant que ça d’eux. Le yokai sous tes yeux devait se sentir bien malchanceux. Ton corps teintés de quelques notes rouges. Tu exerçais sur lui une certaine pression. Tu n’étais pas un sadique, bien loin de là. La torture, rien de plus fatiguant. Tu optimisais juste tes chances, en lui privant de ses jambes. Tu voulais lui affirmer qu’il pourrait être pardonner, peut-être qu’il s’en foutrait, peut-être que cela le soulagerait. Tu voulais venger tes protégés.

La scène ne te mettait pas vraiment en valeur.

Une voix a soudainement retentit. Alors que ta lame s’apprêtait à s’abattre sur ta cible. Tu t’es arrêté net. Tu t’es retourné, cherchant à savoir qui était l’auteur de cette voix qui laissait croire à une demoiselle. Ce que tu vis était un yokai avec des cornes, une chevelure flamboyante et quelqu’un qui semblait faire preuve d’un minimum de prudence. Tu fus d’autant plus surpris qu’elle s’adresse à toi. Pourquoi vous interrompait-elle ? Est-ce que c’était une collègue à ce yokai ? Voulait-elle rejoindre le combat ? En la voyant tu t’es tout de suite demandé si elle n’avait pas senti les humains pas loin. Allaient-il être en danger aussi ? Allais-tu devoir te battre contre un compère de plus ? Toutes ces questions se sont déversées en quelques secondes. Néanmoins l’inconnue te surprendra avec ses mots.

Maltraiter ?

Bien que tu te figeas un petit instant, ressassant cette phrase dans ta tête, lorsque ta proie essaye de s’enfuir en discrétion tu mis ton pied sur lui pour l’en empêcher. Cependant tu ne quittas pas des yeux le nouveau venu. Est-ce que tu avais l’air de maltraiter ce yokai ? Tu n’étais pas tendre avec lui, certes, mais tu avais de bonnes raisons pour ça malgré tout. Et puis, il était assez rare qu’un yokai se soucie d’un autre, le traitant en plus de camarade. Des combats entre-vous ça arrivait parfois bien plus souvent qu’on ne le pensait. Tu observes la lame qu’elle pointe vers toi avant qu’un soupir travers tes lèvres :

« Je ne le maltraite pas, j’agis juste de façon logique pour avoir toutes mes chances pour le tuer. Ce n’est point de la maltraitance. Ce n’est pas faute d’avoir essayer de la raisonner. Mais les yokais ont cette tendance à vouloir se battre plutôt que de simplement partir sans créer de problèmes. »

En contraste avec ton apparence, ta voix semblait bien plus douce qu’on aurait pu le croire :

« Ce yokai est le seul responsable de situation. S’il n’avait pas laissé son insolence et sa fierté mal placé prendre le dessus, il n’en serait pas là. »

Bien que la malchance a aussi joué son rôle. Ce n’était que par pur hasard que tu passais par là au moment où il terrorisait des mortels. Mais c’est comme ça, ce n’est qu’un mauvais coup du destin. Une seule chose t’intéressait, c’était ceux que tu avais sauvé. Les humains étaient sans doute encore dans le coin. Apeurés. Tu avais des personnes à protégés, tu ne pouvais pas te relâcher. Tu ne savais pas si devant toi c’était un ennemi ou non. Tu restais sur tes gardes. Espérant qu’elle ne chercherait pas les embrouilles.

« Si tu cherches aussi à t’en prendre à moi je me défendrais. Je préfère ne pas me battre, mais un de plus ou un de moins ne fera pas trop de différence. »

@Kagesha

Ta vision des choses pouvait parfois être bien différente des autres. Tu as l’habitude de tuer. Bien que tu t’en es lassé, que ce n’est plus du tout ta principale activité, le fait est que tu as maintes fois marché sur des cadavres ensanglantés. Tu te savais plutôt violent dans ta façon de te battre. Tu restes un Oni. Un démon. Pourtant, tu ne voyais en aucun cas dans ton comportement de la maltraitance. Tu n’étais pas gentil. Clairement. Tu ne cherchais pas à le faire souffrir. Bien loin de là. Plus vite, c’était fait, plus vite, tu en serais débarrassé. Mais malgré tout, tu n’es plus capable de tuer un yokai de son genre en un coup, alors tu devais parfois lui faire ressentir l’agonie. Laissant à son esprit, connaître la peur de la mort. Alors que tu n’allais pas te montrer clément. Tu ne comprenais pas pourquoi cette yokai avait dit cela. Tu ne faisais rien de bien. Rien de mal. Juste ton devoir. Mais peut-être que si elle était de son côté, elle n’allait pas penser comme toi. Tu ne voulais pas d’une ennemie en plus. Cependant, cela semblait un peu plus différent que ce que tu pensais.

Parce qu’elle n’a pas réellement caché ce qu’elle pensait.

Comme si la rousse cherchait à un peu plus comprendre la situation. Comme si elle se rendait compte que tu ne faisais pas juste un massacre. Elle affirmait qu’elle ne cherchait pas réellement à se battre. Rien qu’à l’entendre, cela te soulageait. Elle semblait plutôt sincère. Tu t’es décidé à faire confiance à ses propos. Et puis ses derniers mots te surprirent un peu. Ça ne se fait pas ? Vraiment ? Pourtant, tu ne voyais pas en quoi ? Peut-être que tes mots étaient vexants. Tu la regardas quelques instants sans trop savoir comment réagir à cela. Elle semblait plutôt jeune à sa façon de s’exprimer. Bon pour toi tous sont jeunes, c’est vrai :

« En quoi cela ne se fait pas ? Ce n’est que la vérité pourtant.  »

Tu te décides à être sincère avec elle. Autant qu’elle semblait l’avoir été avec toi. De toute façon, tu n’avais rien à cacher :

« Il y a énormément de personnes qui meurent, j’ai tué beaucoup de yokais au point où je ne peux plus compter, donc pour moi cela ne fera aucune différence si j’en tue un de plus. Même si je préfère éviter. Mais, si tu ne cherches pas à te battre, je ne chercherais pas à te faire du mal bien loin de là et je m’excuse si je t’ai vexé. Je ne sais pas si tu connais ce yokai-là, mais il a fait des choses que je ne peux laisser passer. En toute honnêteté, je ne sais pas si tu serais capable de comprendre la raison qui m’a poussé à faire cela. »

Tu n’avais pas rencontré énormément de yokais qui pensaient comme toi. Qui voulaient protéger des humains. Tu ne savais pas si tu pouvais parler d’eux. Tu avais peur de mettre ces deux-là en danger. Tu préférais mettre les choses au clair, tout en laissant un petit mystère :

«Disons que... Il s’en est pris à des personnes que je souhaite protéger. Donc je fais ce que je dois faire, le tuer s’il ne veut pas être raisonné ou changer. »

Une pensée bien radicale, tu le savais. Mais tu étais comme ça. Ta nature te pousse à être comme ça. Et puis disons la vérité, ce yokai c’était montré bien importun. Non à ton égard. Mais, disons qu’il était allé trop loin avec ces humains. Disons que tu n’avais lu en lui que de la malice. Peut-être que ce n’était que toi. Peut-être que ce n’était que parce que tu étais du côté des humains. Qu’importe, tu espérais qu’avec cela, cette inconnue allait se montrer compréhensive. En étant sincère. En essayant de paraître sincère. Tu n’étais pas expressif. On ne pouvait pas lire en toi, encore moins dans ta forme d’Oni. Tu ne pouvais compter que sur ta parole. Sa confiance envers toi. Un inconnu violent à ses yeux :

« À toi de croire ou non mes mots, d’agir comme tu le souhaites face à mes propos. Mais je te prie de croire que je ne cherche pas à verser plus de sang que cela. »

L’autre gémissait, alors qu’il était encore une proie à la portée de son chasseur. Tu le tenais comme prisonnier, le laissant dans sa souffrance. Oh non, tu n’étais pas du genre à maltraiter les gens. Pourtant, face à cela, tu te montrais bien indifférent.

@Kagesha

En toute honnêteté, tu n’étais pas sûre que la demoiselle serait apte à comprendre ce que tu ressentais. Tu lui avais avouer car, à quoi bon le cacher ? Si tu étais capable de mensonges, ce n’était pas non plus ton genre. Tu te le permettais quand tu ne voulais pas blesser quelqu’un. Une personne qui t’est chère. Or, cette fille n’était qu’une inconnue. Si tu avais caché la race de ceux que tu voulais protéger, tu préférais dire la vérité. Peut-être se moquera-t-elle de toi ? Peut-être qu’elle se dira que tu es bizarre. Peu t’importait. Tant qu’on ne te considère pas comme un Dieu… Tu ne veux plus décevoir. Tu ne veux plus qu’on te critique pour quelque chose que tu n’es pas, parce que tu leur as laissé de l’espoir… Les yokais ne pensaient clairement pas ça. Que pensait celle juste en face de toi ? Elle s’était immiscée dans ta chasse. Te prenant pour un vil démon, bien que ce soit la vérité. Néanmoins… Tu fus surpris par ses paroles. Elle comprenait ? Réellement ? Tu t’es figé quelques instants face à son comportement. Pas d’autres choix hein…

N’avais-tu vraiment pas d’autres choix ?

Ce yokai n’avait pas voulu lâcher l’affaire, il s’est laissé allé, il a refusé de capituler et tu t’es décidé de le tuer. Pour être sûr qu’il ne puisse jamais les blesser. Pour ces personnes que tu souhaitais protéger… Tuer était aussi une facilité. Parce que tu ne savais pas quoi faire d’autres. Tu ne savais pas quoi faire à part répandre le sang. Tes mots, tes pensées, tu cherchais la paix. Cependant brandir ta lame était sans doute pour toi un automatisme. La chose la plus naturelle pour toi. Tu étais un Oni. Un démon. Etrange, mais un démon malgré tout. C’était juste imposer la soumission à ta vision des choses ou la mort. C’étaient les seuls choix que tu pouvais offrir. Les seuls que tu pouvais faire… L’inconnue semblait être une bonne personne. Après tout, elle s’attristait de la mort d’un compère. Bien qu’elle venait de lui enlever tout espoir d’être défendu, elle ne souhaitait pas non plus sa mort. Elle acceptait tout simplement ton geste. Elle savait pourquoi tu faisais cela. Elle ne te jugeait point pour ça. Tu étais extrême mais elle ne comptait pas t’arrêter dans ton affaire. Au moins, tu n’auras pas à la tuer elle aussi :

« Merci de ta compréhension. »

Alors qu’il était toujours à tes pieds en train de geindre, tu lui accordes enfin du repos. Ta lame ne faisant pas dans l’élégance, tu lui transperças le coeur sans scrupules. Avec froideur. Ton visage était figé dans la glace. La Mort ne te faisait rien. Tu n’étais qu’un monstre n’est-ce pas ? Tu entends alors la demoiselle descendre de son arbre. Que voulait-elle ? Tu lui fais face, ne sachant pas à quoi t’attendre. Décidément, elle te surprenait de plus en plus celle-ci ! Tu restas muet face à ses excuses quelques instants. Le monde pouvait être étonnant :

« Oh ne t’excuse pas pour cela. Je pense que je me suis montré plus menaçant que je ne le devrais. Et je t’ai peut-être manqué de respect.»

Les dernières paroles de la yokai te restaient en tête. Résonnaient. Parce que cela joignait ta façon de penser. Bien que toi, ce n’était peut-être pas le manque d’expérience qui te manquait… Tu voulais en savoir plus. Tu étais curieux de la façon dont elle voyait ce monde pour penser ainsi. Est-ce que vos idéaux étaient vraiment les mêmes ? Cependant, tu pensais en même temps aux deux humains que tu avais éloigné du combat plus tôt… Tu préférais vite les rejoindre et être sûr qu’ils soient allés dans leur village. Néanmoins, l’envie de discuter avec cette étrangère était présente. Que faire ? Un soupir vint traverser tes lèvres. Ta peau noire reprend une couleur plus normale, les cornes et les crocs se rétractent et, si tu avais encore ce visage de marbre, tu avais l’air d’un jeune garçon tout d’un coup. Moins imposant. Moins terrifiant. Plus petit. Mais toujours vide :

« Je dois t’avouer que je voudrais bien discuter avec toi. Tu dis que tu veux faire en sorte que moins de gens meurent, je voudrais en savoir plus… Néanmoins, ceux que je veux protéger ne sont peut-être pas rentrer chez eux et je dois m’assurer qu’ils y soient sains et saufs… Ils sont ma priorité mais, si tu veux tu peux m’accompagner et nous pourrions aller nous poser pour discuter un peu ? Je ne veux pas te forcer bien sûr… Cependant j’ai beaucoup d’expériences, peut-être pourrions-nous nous offrir un échange intéressant. »

Tu avais préféré lui demander de but en blanc. Pourquoi faire semblant ? Autant lui dire tout de suite tes intentions :

« Bien sûr, si tu acceptes de m’accompagner... Tu fais un geste suspect ou bien tu essayes de t’en prendre à eux, sache-le, je te tuerais à la seconde sans scrupule. Même si, ce n’est point ce que tu m’inspires. »

Mieux vaut prévenir que guérir. Tu restais prudent, ils étaient humains… C’était aussi pour toi un moyen de savoir de quelle façon elle voyaient. Ces êtres fragiles, faibles, forts et fascinants. Ces humains que tu aimes tant. Cette yokai sera-t-elle différente du précédent ? Tu voulais avoir la réponse.

@Kagesha

Ô curiosité. Elle vient t’éreinter, te murmurer d’étranges pensées. L’idée de vouloir discuter. De la guider aussi jusqu’à tes protégés. Tu avais plutôt confiance en tes capacités. Tu te disais que tu pourrais les défendre. Qu’elle n’avait pas l’air méchante. Néanmoins…. Tu sais aussi parfaitement que le mensonge est monnaie courante. On peut prétendre. On peut se montrer bienveillant puis finalement mordre. Que ce soient les humains ou les yokais. Il est toujours difficile de tout prévoir. Tu devais rester sur tes gardes, c’était là ton devoir. Lorsqu’elle a accepté de t’accompagner, tu te sentais presque satisfait. Peut-être que toutes ces questions auraient un retour. Alors que tu t’apprêtais à faire demi-tour… Un sourire se dessine sur son visage. Pourquoi donc ? Tu ne le sais pas. Tu ne t’en souci pas. Ce qui retiendra le plus ton attention, ce sont les mots qui suivent. Ce son qui semblait montrer une déception ?.. Ou autre chose ? Tu as du mal à la comprendre :

« Est-ce là de la déception ? Un mécontentement ? Même si tu m’as dit que tu ne ferais de mal à personne, il me semble logique de te prévenir malgré tout. Rester méfiant aussi... Enfin, j’imagine que c’est là ta jeunesse qui s’exprime. »

Ta voix reste monotone, quoique le ton soit plus élégant. On dirait néanmoins que tu la prends pour une enfant. Était-ce si étonnant ? Pour toi, nombreux sont les vivants à être de simples pousses. La vieillesse, tu la ressens dans tes paroles sans vraiment te rendre compte des années qui défilent. Étrange est le temps :

« Je me souviens bien où je les ais laissé. Je ne sais point s’ils s’y sont encore, j’espère que c’est le cas cependant. S’ils sont partis… Je ne refuserais point ton aide tant que tu restes à côté de moi. Je préfère te garder à l’œil. Je m’excuse si cela te déplaît, mais la prudence est de mise. »

Ton corps se met en marche. Tu sais où tu vas. Tes pas te guident sans hésitation. Mais tu fais extrêmement attention. Attentif, tu la surveilles parfois, d’un regard furtif. Tu te poses des questions. Sur elle. Sur eux. Ces deux enfants, étaient-ils en sécurité ? S’étaient-ils éloignés ? Ou bien étaient-ils tout simplement rentré ? Peut-être, tu n’aurais pas dû les quitter ? À la fois… Qu’ils soient près du combat ne t’avait pas inspiré. Un soupir s’échappe de tes lèvres. Tandis que tu te rapproches en silence du lieu. Deux silhouettes se dessinent. Tu accélères, instinctivement. Comme un père qui viendrait de retrouver ses enfants. En te voyant, ils se précipitent sur toi, te reconnaissant. Les pleurs sur leur visage. Tu ne sais pas trop comment réagir. Tu essuies leurs larmes. Pose calmement tes doigts sur le haut de leur crâne :

« Je vais vous ramener à l’entrée de votre village. Vous pouvez me guider ? »

Ta voix semble soudainement plus douce. Bien que ton regard n’est point expressif, on voit que tu ne cherches pas à leur faire de mal. Que tes gestes traduisent une bienveillance certaine. Les enfants la regardaient effrayés. Se resserrant contre toi. Tu sentais leur corps trembler. Elle avait des cornes, ils ne savaient pas qui elle était. Tes yeux se posent sur la rouge. Elle ne semblait pas chercher à les attaquer, te voilà rassuré. Tu les prends dans tes bras avec délicatesse. Malgré ta taille sous forme humaine, tu restais bien un yokai :

« Tout va bien, c’est… »

Qui c’est ? En voilà une vraie question :

« C’est une connaissance. »

Une nouvelle connaissance certes :

« Elle ne vous veut aucun mal. Alors ne tardons pas et allons-y.»

Ils étaient un peu blessés. Des écorchures, le frère une coupure. Tu n’es pas vraiment doué pour soigner, tu n’en avais pas vraiment les capacités. Alors tu devais simplement les ramener le plus vite possible pour que leurs parents s’occupent de les réconforter convenablement. Mais tu n’oubliais pas non plus la demoiselle derrière toi. Avec ses cornes, rentrer dans le village ne te paraissait pas une bonne idée. Elle risquait de se faire dévisager :

« Tu peux attendre ici ou nous accompagner jusqu’à l’entrée si tu le souhaites. Sauf si tu n’as pas peur des regards qu’on pourrait t’accorder. Ces enfants m’ont vu les sauver malgré ma forme, ils sont encore innocents donc ça va… Les autres villageois pourraient ne pas accepter ta présence. Alors, je te laisse choisir. »

Encore une fois, tu imposais des choix. Mais au moins, il n’était pas question de vie ou de mort. Pas à cet instant.

@Kagesha

Un rire éclaire son visage. En voyant ainsi un visage si expressif, tu ne cesses de repenser à Kiku plus jeune. Elle qui riait de bon cœur. Vivante comme n’importe quel autre enfant. Joyeuse et souriante. Lorsque cette mélodie te parvenait, tu ne savais jamais pourquoi, ce que ça représentait. Quelle était la cause de ce geste. Tu es un peu à part. Un peu unique et il y a énormément de choses que tu ne comprends pas. Malgré ton âge… La réflexion de la yokai te surprend un peu. Ainsi, espérait-elle qu’elle râlerait toujours autant en ayant ton âge… Et bien, quel étrange désir. Tu ne connaissais pas la colère. Tu ne t’étais jamais frustré, jamais énervé et rien ne pouvait te vexer. Et ton nombre d’années n’était pas non plus une fierté. Il serait presque amusant de l’entendre dire cela. Elle ne savait pas que tu étais bien plus vieux qu’elle ne pouvait l’imaginer sans doute. Tu lui adressas presque un regard tendre face à son innocence :

« Je te souhaite bonne chance pour parvenir à mon âge, ce n’est point aisé. Le chemin risque d’être fort long et rempli de difficultés. Peu sont les yokais aussi vieux. »

Il était agréable d’avoir quelqu’un de compréhensif à ses côtés. Elle ne tenait pas en rigueur le fait que tu sois encore méfiant. Mieux encore, elle affirmait qu’elle garderait ses distances. Paroles en l’air ? Nul ne le sait. Mais la demoiselle n’avait montré aucune hostilité. Sur le chemin ou même face aux humains. Tu la vis même les saluer. Leur adresser ce sourire que tu étais incapable d’imiter. La yokai semblait plus chaleureuse que toi. Cela mettait sans doute un peu plus à l’aise les enfants. Bien qu’ils tremblaient toujours autant. Leur corps si frêle entre tes bras, il restait difficile pour toi de montrer un véritable réconfort. Bien que tu faisais des efforts. Que le fait de les avoir sauvé, rassurer, aidait à les faire se sentir mieux.

Mais tu savais que dans la matière, tu n’étais pas le plus doué.

Les laissant vous guider jusqu’au village, tu fus presque étonné que la demoiselle veuille bien vous accompagner. Peut-être elle ne voulait pas rester seule après tout. Attendre patiemment sans rien faire, sans aucune compagnie… Ce n’est pas tout le monde qui apprécie. Tu t’apprêtais à aller au village, mais la voix de la rouge ressurgit. Elle se présente. Kagesha. Tel est son nom. Te demandant le tien par la même occasion. Lorsque tu y repenses, il y a bien une cinquantaine d’années, tu n’en avais point. Les échanges étaient sans doute un peu moins fluide et agréable à l’époque. Même si tu n’en avais cure. Tu ne pouvais nier qu’avoir un nom, te rappeler que tu avais ce quelque chose propre à chaque être… C’est plaisant :

« Je me nomme Ōzora no Koe. »

Tu lui fais finalement dos pour rentrer dans le village. Les humains ont des regards soulagés en voyant les deux petits rentrés. Des regards anxieux en les voyant blessés. Des regards curieux, un peu plus haineux envers la demoiselle à tes côtés. Tu te fondais plus facilement dans la masse que cette dernière. Sous forme humaine. Ils retrouvent leurs parents, pleurent ensemble. La peur, ils ont connu, mais ils iront mieux. Les Hommes peuvent se montrer forts. Tu le sais. Tu les as bien trop observés.

On te remercie alors de les avoir sauvés, ne sachant même pas comment te remercier. Tu t'en fichais en réalité mais, si ils insistaient :

« Et bien, si vous tenez à me remercier, je ne dirais pas non à un thé pour moi et la demoiselle qui m’accompagne ici présente. Si nous pouvions nous poser tranquillement pour discuter, je vous en serais reconnaissant. »

Ils eurent un moment d’hésitation, mais, finalement, ils vous ont guidés jusqu’à une auberge où vous pourriez vous asseoir. Les enfants te dirent au revoir convenablement, se serrant contre toi encore quelques instants. Tu observais ces gestes sincères et innocents avant de finalement prendre place. Tes yeux d’or se posent sur la cornée :

« Kagesha, n’est-ce pas ? J’espère que cela ne te dérange point. Cependant, comme je te l’ai dit auparavant, je voulais discuter un peu avec toi. Bien sûr, si tu veux quelque chose en plus du thé, ne te gêne point, je payerais les suppléments. »

@Kagesha

Des offrandes, tu en avais reçu tellement. Nourritures, thé, habits ou un lieu où se reposer. Cadeaux pour te remercier, il fut une époque où c’était pour t’aduler. Souvenirs d’un passé peu glorieux. Un passé qui n’avait rien de prestigieux. Tu avais tellement reçu des humains, que te contenter du minimum était à tes yeux le mieux. Les voir simplement heureux et en bonne santé te suffisait. Qu’on te remercie ou non, tu t’en fichais en réalité. Pour toi, protéger les humains était naturel. Et encore…. Il y a des années, tu avais un petit peu changer. Te promettant de seulement protéger ceux qui sont tes yeux. Que peu importe si une guerre éclatait ou non. Ta priorité était et serait Morinosora. Tu en es le gardien. On t’appelle parfois Seigneur, titre honorifique qui montrait à quel point ils t’avaient en estime. Pourtant, ils ne te nommaient point Dieu ou autre absurde surnom. Ils étaient tes protégés. Ceux qui passaient avant tous les autres. Malgré tout, sur ton chemin, tu ne pouvais t’empêcher d’aider ceux dans le besoin. De poursuivre ton devoir. Te menant alors à des rencontres nouvelles. Kagesha en faisait partie. T’incitant à la discussion. À vouloir parler.

Elle avait attisé ta curiosité.

Alors, même si tu n’attendais rien en retour, le thé était à tes yeux une bonne opportunité. Il était toujours plus agréable de pouvoir échanger dans un bon cadre. Tu avais bien demandé à ce que vous soyez tranquille. Tu ne cherchais pas leur regard ou leur admiration. D’autant plus qu’ils ne semblaient pas très bien accueillir la demoiselle à tes côtés. Pour parler plus posément, se libérer de toute distraction extérieure était plus raisonnable. Un peu de tranquillité après un combat de plus que tu as gagné. Bien que le calme sera pour plus tard. La yokai suivait le mouvement, commençant alors réellement le dialogue. Deux questions. Une première, logique et qui faisait sens. Une seconde, un peu plus surprenante. Tu n’aurais pas cru que cela l’intéresserait. Néanmoins, c’était peut-être là, un bon départ. Il te faut quelques instants pour t’en rappeler cependant :

« Mon âge… Si je ne me trompe pas, j’ai actuellement 1783 ans. »

Un nombre qui sort de l’ordinaire. Tu as connu plusieurs époques. Les années avant 0. Reste à savoir comment elle réagirait face à un yokai aussi vieux que toi :

« Quant à ce que je voulais discuter… Et bien, beaucoup de choses, mais surtout de points de vue, je dirais. Comme je te l’ai dit plus tôt, je voudrais en savoir plus sur ta vision des choses. Lorsque tu disais que tu voulais que moins de gens meurent… Que voulais-tu dire exactement ? Parlais-tu seulement de nos semblables ? »

Ton regard est franc. Tu lui parles sincèrement. Tu étais bien sérieux face à la discussion… À la fois, ton visage a bien du mal à exprimer autre chose :

« Tu n’as point attaqué les humains. Tu ne fais point attention aux regards haineux qu’ils te portent. Je n’ai pas réellement l’habitude de ce genre de comportements de la part des yokais. Après tout, les humains sont un met et un certain amusement pour nombreux d’entre-nous. C’était le cas pour celui que tu m’as vu tuer. Mais, face à ton comportement et à tes mots, je me suis demandé si tu serais différente de lui. Si nos opinions étaient similaires. »

Nul ne sait si elle daignera vouloir te répondre. Si elle ne mentira pas. Après tout, elle avait vu ta façon d’agir avec ceux qui s’amusaient des humains. Qui les tourmentait sans fin. Les regardant avec un appétit malsain. Elle savait que tu étais extrême. Pour se protéger, elle pouvait très bien te tromper. Arriverais-tu à voir au travers de ses yeux, la vérité ? Arriverais-tu à percevoir le moindre mensonge ? Toi qui ne ressens presque aucune émotion ? Tu avais plutôt confiance en ton instinct. L’âge t’avait aidé pour cela. Pourtant, tu ne baissais jamais ta garde. Tu gardais tes soupçons. Tu pouvais faire fausse route. Tu n’étais pas tout-puissant. Tu ne pouvais que croire ce qu’elle dirait, tout en gardant ce doute en toi. La transperçant du regard sans le vouloir. Sans haine derrière celui-ci. Sans tristesse. Juste, un vide profond qui n’a pas de fin.

@Kagesha

Un calme régnait, tandis que sur le visage de la demoiselle, un sourire se peignait. Était-ce amusant de savoir à quel point étais-tu vieux ? La différence entre ton âge et ton physique pouvait te rendre douteux. On pourrait croire à une farce. Être surpris d’entendre cela. Tu ne savais pas ce qu’elle exprimait, alors, ses mots t’ont aidé à mieux comprendre. Et bien qu’elle se pose la question n’était pas si étonnant. Tu n’étais pas sûr que beaucoup prendraient le temps de retenir leur âge. Habituellement, peut-être que les yokais décident d’oublier. Peut-être qu’ils préfèrent arrêter de compter…. Alors pourquoi, toi, tu as continué ? Tu poses ton regard vers l’extérieur. Un air pensif, un regard tourné vers le passé :

« Je ne peux dire ce qu’il y a de plus surprenant… Pour moi, c’est naturel de compter les années… C’est quelque chose de bien plus concret que des simples souvenirs. Savoir le nombre d’années parcourues, c’est aussi un moyen de se rappeler de notre évolution. Et puis, cela ne fait-il pas parti de notre identité ? »

Toi qui n’avais pas de nom. Toi qui ne savais que sa mission. Toi perdu dans les batailles… Ton âge était sans doute quelque chose à quoi te raccrocher. L’une des seules informations concrètes que tu pouvais énoncer :

« Enfin… Excuse-moi, je m’égare. »

Tu reprenais donc la conversation sur ce qui t’intéressait vraiment et… Il y avait donc un malentendu ? Tu fus plutôt surpris de voir en quoi… Même si ton visage ne le montrait guère, tu ne t’y attendais vraiment pas. Une hanyô. Cela pouvait expliquer bien des choses…. Même si son comportement…. Et bien, tu ne pouvais t’empêcher de penser qu’elle était plutôt positive. Son rire ne faisait que l’affirmer. Elle était forte cette petite. Après tout, malgré les regards, malgré sa race, elle gardait le sourire. Elle semblait bon vivant. Et tu savais, que ce n’était pas tout le monde qui pouvait faire ça :

« Je vois alors… Laisse-moi te rassurer, je n’ai rien contre les yokais. Je ne fais que mon devoir lorsque cela me semble nécessaire. Et en ce qui concerne les humains… »

Ton regard semble dévoiler une véritable douceur. Une bienveillance pure et simple, dissimulée dans un visage de marbre :

« Je les aime profondément. Bien que je sais que ce ne sont pas tous des êtres bons. Et toi, tu possèdes le sang de ces deux races. Alors, comment pourrais-je avoir quoi que ce soit contre les hanyô ? Je préfère un monde où les Hommes et les yokais s’entendent. Un monde de paix. Alors, savoir que parfois l’amour existe et donne naissance à un être… Je trouve cela tout simplement beau et merveilleux. »

Cela donnait de l’espoir pour l’avenir, tout comme cela rappelait que peu sont ceux qui acceptent ces hybrides. Rejetés. Ce monde semblait leur imposer deux voies. Et encore, pouvaient-ils choisir ? Malgré les années, les mentalités n’ont pas évolués. Était-ce pour cela qu’elle voyageait seule ? Kagesha ne semblait pas éprouvé de haine contre les humains. Ou même envers les yokais. Pourtant, tu savais bien que la demoiselle avait dû traverser différentes épreuves. Des souvenirs désagréables. Des regards exécrables. Tu t’apprêtais à reprendre la parole, néanmoins, le thé était enfin prêt. Délicatement servi dans deux tasses, tu humes son doux parfum. Tu te sens bien plus serein :

« Merci pour le thé, néanmoins, pourrais-je avoir des mochis si vous en avez ? Navré de cette soudaine demande.»

La serveuse te sourit amicalement, partant tout de suite chercher la nourriture. C’est bien rapidement qu’elle revenait avec deux mochis préparés bien avant votre arrivée en ces lieux. Tu inclines respectueusement la tête et porte ton regard sur Kagesha :

« Ils sont pour toi. Comme tu disais préférer les mochis aux humains, je me suis dit que cela pourrait te faire plaisir. »

Tu prends quelques gorgées de thé avec élégance :

« Dis-moi Kagesha, ces questions sont sans doute déplacées de ma part, mais je voudrais malgré tout te les poser. »

Tu poses ton verre, l’air un peu plus sérieux :

« As-tu trouvé ta place dans ce monde ? Toi qui es une hybride, penses-tu qu’il te faut choisir entre les humains ou les yokais ? Ou alors… Toi aussi, tu aimerais une cohabitation entre eux ? Ou du moins, avant tout, penses-tu qu’il peut y avoir une entente entre eux. J’aimerais avoir ton avis en tant que hanyô. »

C’était plus un interrogatoire de ta part, mais la curiosité avait gagné du terrain. Tu voulais savoir. Un rare désir que tu éprouvais. Un désir éphémère… Tu devais en profiter.

@Kagesha