Kagesha [terminée]

  Une rencontre qui sort de l’ordinaire  

Kagesha est une hanyô, elle est ainsi née d’une union particulière d’un humain ainsi que d’une yôkai. Son père, un bonze dans la fleur de l’âge a rencontré sa future femme lors d’une nuit particulièrement agitée de la période des pluies. Une yôkai aux allures de capriné lui est venu en aide alors qu’il était malcontreusement tombé dans un ravin et ils ne se sont plus quittés. Mal apprécié autant par les yôkais que par des humains, leur relation leur a valu de s’exiler dans un petit village éloigné où vivaient quelques familles. Le bonze avait promis de les protéger des yôkais qui voudraient les manger. C’est dans cette atmosphère un peu tendue que Kagesha naquit.  

L’enfance d’une petite furie  

L’enfance de la jeune hanyô fut assez teinté. Quelques villageois l’évitaient discrètement alors qu’elle pouvait tout de même se lier d’amitié à d’autres enfants. En grandissant, certains s’éloignèrent d’elle alors que d’autres devinrent plus proche. Alors qu’elle avait dix ans, Kagesha clamait à qui voulait l’entendre qu’un jour elle ferait comme son père, elle éloignera les yôkais méchants pour montrer à tous qu’elle était comme eux. Kagesha tentait d’imiter son père, le suivait régulièrement discrètement – enfin, pour elle c’était discret, pas pour le bonze- et se fit gronder autant de fois.

De l’autre côté, Yatsuno, tentait de lui apprendre le plus possible sur les yôkais et sur les dangers qui guettaient Kagesha en dehors du village. Le village avait fini par accepter son existence à force de quelques péripéties. Il fallait dire que dès cet âge, la jeune Kagesha était déjà plein d’entrain et de courage. A 15 ans elle avait sauvé à la force de ses bras le groupe d’enfants dans lequel elle était d’une chute de pierre en soulevant les roches à la force de ses bras. Elle s’était interposée devant des brigands -et avait fini avec une jambe cassée mais en avait mordu un au sang-. Elle possédait aussi beaucoup de répondant, ce qui laissait les méchants adultes pantois et surpris, ils avaient fini par abdiquer.

Quelques mésaventures d’adolescente  

Un jour, Kagesha âgée de 17 ans s’aventura en dehors du village. Une envie de découverte d’une curiosité enfouie malgré les -nombreuses- interdictions conjointes de son père et de sa mère. Dans les bois éloignés du village, elle fit la rencontre de chasseurs de yôkais. Enfin, plutôt des bandits se disant chasseurs. Trop faible pour les combattre, elle se fit malmener et, alors qu’ils voulaient lui couper les cornes -pour en faire des couteaux !!- Yatsuno intervint… Kagesha n’était pas vraiment sûre de ce qu’il s’était passé à ce moment-là, mais il lui avait semblé que sa mère venait de dévorer les bandits. Assommée, la jeune femme n’avait que vue la scène floue et s’était évanouie. Elle avait fini avec de multiples entailles et un gros mal de crâne. Et de corne.

Ce n’est pas ce qui l’empêcha de retenter une sortie quelques mois après. Après une longue observation de son père et l’apprentissage de ses sutras, de ses fudas et de diverses techniques anti-yôkai, Kagesha s’était mis dans la tête d’aider son père déclinant dans la protection du village pour que ces derniers ne leur demandent pas de partir. Elle avait voulu tester ses compétences sur les yôkais les plus faibles qu’elle avait trouvé et… Avait été totalement humiliée. Malgré tout son entraînement, aucun psaume ni fuda n’avait fonctionné et elle avait pris les jambes à son cou tandis qu’hurlant, elle invitait son père à leur péter la gueule à ces petits cons ! Une cote cassée, quelques bleus et surtout un gros mal au moral terminèrent l’histoire.

Elle ne retenta plus d’aventure périlleuse sans le soutien de sa mère ou de son père… mais les tannait beaucoup.

La vie éphémère des êtres humains  

Alors que Kagesha approchait de la trentaine, son père lui venait de partir à l’âge vénérable de 56 ans. Elle le pleura de longs jours pendant lesquels elle ne s’alimenta que peu. Les amis humains qu’elle s’était fait aussi étaient en train de vieillir, ils avaient eux-mêmes eu des enfants et elle savaient par avance qu’ils mourraient assez rapidement… Du moins par rapport à elle qui avait encore le même aspect qu’à ses vingts ans.

Ceux qui étaient à la recherche des fragments de la perle des quatre âmes  

Malgré le décès de son père, Kagesha avait continué à vivre dans le village, bien qu’un peu exilée. C’était devenu compliqué de se lier aux humains. Ses amis d’enfance étaient presque tous morts ou bien avaient du mal à se déplacer. Sa mère avait coupé le cordon et une fois remise, avait laissé sa fille s’occuper du village. Il faut dire qu’elle était moins bien acceptée que sa fille.

Quelques voyageurs avaient parlé de la perle des quatre âmes brisées, ils semblaient en être à sa recherche et ils avaient questionné les habitants. A cette occasion, ce fut surtout Kagesha qui apprit son existence. Visiblement, ils en possédaient deux fragments qui luisaient dans la nuit. Fugacement, elle s’était demandé deux choses : est-ce que les humains pouvaient vivre plus longtemps avec la perle ? Est-ce que la perle permettait aux hanyôs d’utiliser des pouvoirs spirituels ? Elle n’eut pas la réponse à ces questions.

Le soir même, le village fut attaqué et les voyageurs exterminés par une yôkai aux pouvoirs de vent. Incapable de lutter et de protéger autant de monde, Kagesha avait déplacé les personnes les plus valides et les deux fragments de la perle de Shikon furent récupérés par cette femme.

La vie est un voyage  

L’hanyô avait conduit les survivants dans le village le plus proche et avait avertis les autres villages de la dangerosité de certains qui cherchaient la perle.

Le village détruit, Kagesha n’avait plus d’endroit où aller. Comme elle l’avait toujours rêvé, elle décida de voyager à travers le Japon pour apporter son soutien aux humains, mais aussi aux hanyôs et yôkais en danger. Elle s’exerça au maniement du khakkhara transmis par son père et dompta une partie de ses pouvoirs