Session nettoyage ~

L'été était une saison traîtresse et un doux matin pouvait aisément se transformer en après-midi orageux et malheureusement pour Iwajiro, ce fut ce que cette journée lui réservait. Pourtant s'il aurait fait plus attention la veille au soir, il aurait pu sentir ce vent présageant un brusque changement dans l'air. Mais la fatigue de plusieurs jours de marche, suivie d'une représentation pour pouvoir payer sa nuit à l'auberge eurent raison de lui et le conteur se coucha, éreinté.

Le lendemain et après un rapide petit-déjeuné, le voilà reparti pour d'autres contrées et d'autres légendes à déterrer. Si la terre était nourricière, elle était tout autant garante des vestiges d'autrefois. Promesse de récoltes futures et gardiennes de leur passé. Elle liait ainsi passé, présent et futur de ses racines et les fossilisait en son sein. Pour l'instant présent, elle serait sa compagne et l'aiderait à continuer dans son aventure. Le fils de la roche avançait ainsi sans réellement se rendre compte que la brise qui soulevait ses longues mèches brunes et ambrées était annonciateur d'une tempête à venir et ce ne serait pas sa tête dans les nuages qui allait l'aider à remarquer cet indice.

Comment ne pas se perdre dans ses pensées alors que les bois frais laissaient apercevoir la danse de ses feuillages au gré de la mélopée d'une brise dansant entre ses branches ? À cela se rajoutaient les percussions du clapotis d'un ru en contrebas du chemin. Un orchestre naturel pour le rêveur qu'il était. Peut-être lui offrait-il cette symphonie en guise de cadeau de retour ? Le fils de la roche de retour dans la contrée qui l'avait vu naître, la montagne sur laquelle résidait sa famille. Non : il ne serait que de passage car pour l'heure il ne se sentait pas encore digne de pouvoir affronter leurs regards. Il avait quitté Wakamatsu avec quelques regrets et en total désaccord avec son père, les blessures n'étaient pas encore cicatrisée malgré le nombre d'années passées loin de ses semblables.

Plongé dans ses souvenirs, le conteur itinérant ne sentit guère la brise se rafraîchir tandis que l'air devenait lourd. Ses sens quasiment endormis par la nostalgie, ce fut une goutte qui le réveilla. Une semblable s'écrasa à son tour, suivie d'un grondement tonitruant déchirant le ciel. La pluie et le tonnerre annonçaient la venue d'un orage. Fort heureusement, il avait vu de-ci de-là quelques habitations à travers la végétation. Sûrement celles de paysans. Alors autant tenter sa chance et demander l'hospitalité pour une soirée, au pire il les dédommagerait en offrant ses quelques économies ou son aide dans quelques tâches.

Accélérant le pas sur le chemin bordé par les bois, le voyageur sentit la pluie s'intensifier alors que ses pas s'accéléraient. Le vent devenait lui aussi plus violent et faisait s'envoler ses cheveux aussi violemment qu'ils finirent par claquer son son visage. Plus le temps passait dans cette tempête et plus sa tunique se gorgeait d'eau, alourdissant ses pas déjà bien freinés par la boue formée par les trombes s'abattant sur la terre. Le grand brun ne voyait guère plus qu'à quelques mètres autour de lui à cause du voile aqueux l'emprisonnant alors la maisonnée entraperçue relevait d'un miracle. Si Ozora ne lui avait point dit de ne se remettre qu'aux dieux, peut-être les aurait-ils loué pour sa chance, à la place il ne fit que remercier sa bonne fortune et n'attendit pas plus longtemps avant de s'y diriger.

L'endroit était délabré mais au moins il pourrait passer une nuit au sec, à réchauffer son corps et ses vêtements et à remplir son estomac vide. Il offrirait ses services en réparant l'endroit, c'était au moins ce qu'il pouvait offrir à ses occupants. Alors, une fois sous le porche vieilli par les années et les intempéries, il frappa à la porte et commença à se présenter afin qu'on ne le prenne pas pour un brigand.

« - Veuillez excuser mon impromptue irruption. Je ne suis qu'un humble conteur itinérant venant de se faire surprendre par la tempête et je vous demande l'asile pour un soir. »

Pas de réponse, c'était étonnant compte tenu qu'il lui semblait avoir vu la clarté d'un feu. Était-ce son imagination ? Curieux devant ce mystère, Iwajiro comptait réitérer les coups sur le bois lorsque la porte s'entrouvrit avant.

De plus en plus étrange...

Mais une aubaine. Peut-être l’œuvre de petits Kodamas ? Cela ne le surprendrait pas plus que cela. Il fallait dire qu'il avait déjà vu assez de Yokais et autres esprits pour ne plus être surpris par leur présence. Malheureusement pour lui, ce ne furent pas de petits esprits sylvestres qui l'accueillirent mais bien des sourires mauvais d'humains dont les intentions étaient tout aussi noires que les nuages au dessus de leur toit grinçant.

Et pour information, il n'avait nullement rêvé : il y avait bien un feu qui réchauffait tout ce joyeux monde !

Halloween

Alors qu'il se pensait à l'abri, le conteur venait en réalité de se jeter droit dans la gueule du loup. La main encore posée contre le bois vermoulu, il fixait de son regard de pierre l'assemblée aux noirs desseins. Aussi droit et immobile que la roche, il ne bougeait pas et jugeait de la situation : peut-être avait-il mal interprété leur joie.

Il déchanta bien vite.

Quelques remarques furent échangées quand à la chance des brigands, suivies rapidement par de nouveaux rires mauvais. Plus aucun doute quand à leurs intentions : ils avaient trouvé, le pensaient-ils, une victime pour leurs prochains méfaits. Allaient-ils déchanter bien vite lorsqu'ils découvriraient que le porte-monnaie du conteur était aussi vide que son estomac ? Sûrement que cela les mettrait de moins bonne humeur et à ce stade le repli était de loin devenue la meilleure des options pour Iwajiro.

Mieux valait affronter les affres d'une tempête plutôt que se fatiguer face à du menu fretin. De toute façon il ne pourrait clairement pas se mouvoir à sa guise dans cette bicoque. Lui qui n'aspirait qu'à une bonne tasse de thé fumante et un coin pour se sécher, il allait devoir faire quelques efforts et face à cette perspective, un soupir s'échappa d'entre ses lèvres.

« - Excusez pour ma méprise, je me suis trompé de maison. »

Simple boutade pour faire part de son intention de s'éloigner au plus vite. Avec un peu de chance, les trombes d'eau et l'orage qui rugissait allaient les démotiver à le suivre. À défaut, cela lui permettrait de les mener jusqu'à un endroit où il pourrait se défendre car malheureusement pour lui, la vieille maison qu'il avait pensé pouvoir être un abri était bien trop exiguë pour qu'il puisse se servir de sa lance.

Le voilà donc quitter précipitamment le sec repaire à bandits pour goûter de nouveau aux joies d'une pluie diluvienne qui alourdissait ses vêtements aussi bien qu'elle fouettait son visage. Que du bonheur. Mais cela n'allait pas l'arrêter pour autant, pas plus que certains des pensionnaires malintentionnés. Ainsi donc ce serait une course-poursuite...

De mieux en mieux.

En plus le terrain allait devenir un obstacle de plus : gorgé d'eau, il devenait aussi glissant qu’impraticable par endroits. S'il pouvait les semer grâce à la pénombre de la végétation, peut-être pourrait-il trouver refuge dans une grotte et réfléchir à deux fois avant de demander l'asile dans un village d'apparence abandonné.

Complètement trempé et ayant de plus en plus de mal à avancer, il dû se résigner à devoir croiser le fer avec ses poursuivants. Étaient-ils aussi pauvres que lui pour se risquer à le poursuivre par un temps pareil ? En tout cas certains avaient fini par abandonner et seulement trois hommes avaient décidé de le traquer. Trois ou... avait-il entraperçu une quatrième silhouette ? Non, ce devait être son imagination et une hallucination dû à la pénombre dansante sous les bourrasques de vent.

Le voilà acculé face à un cul-de-sac causé par un glissement de terrain mais au moins assez large pour qu'il puisse prendre en main sa fidèle alliée de métal. Menaçante et brandit, elle allait au moins les obliger à réfléchir à deux fois avant d'attaquer.

« - Je n'ai nullement envie de combattre mais si vous insistez, je serai dans l'obligation de me défendre. »

En réponse, ces derniers dégainèrent à leur tour leurs armes. La persuasion avait été un échec et un nouveau soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Il allait devoir faire quelques efforts aujourd'hui...

Halloween

Si Iwajiro avait sorti son arme et la pointait vers ses poursuivants, cela avait été dans le but de les inciter à renoncer à le pourchasser. Après tout, il fallait être terriblement motivé pour chasser une personne par un temps pareil surtout après que la proie ait fit mine d'être plus dangereuse qu'elle ne l'était. Acculé et seul, il ne doutait pas qu'il allait très vite tomber face aux bandits. Bon sang, il n'était qu'un simple conteur itinérant, pas un riche marchand ! L'avaient-ils seulement compris ? Tous leurs efforts ne seraient pas récompensés car sa bourse était vide.

La distance qui le maintenait à eux était représentée par sa lance brandie à leur intention, pourtant un combattant aguerri aurait tout de suite remarqué qu'elle n'était pas correctement placée pour attaquer : trop basse et tenue que d'une seule main. De plus, il commençait à reculer alors que l'un d'eux avançait lentement, comme un prédateur se délectant de sa proie acculée. Il était tombé sur un sadique en plus, s'il survivait il y aurait laissé des plumes à n'en pas douter.

Ses prunelles ambrées fixaient d'un éclat glacé le plus entreprenant, le toisant d'une ire muette en réponse à son rictus mauvais s’agrandissant toujours un peu plus, jusqu'à ce qu'un cri ne l'interpelle et n'attire son regard vers le plus en retrait de ses assiégeants. Ce dernier venait de recevoir une attaque de derrière lui, juste au niveau de ses jambes et s'affalait au sol dans une gerbe de sang et un dernier râle tandis que la lame d'un nouvel arrivant brilla grâce aux lueurs des éclairs au loin.

Ami ou ennemi ? Il ne le savait pas mais au moins il l'avait allégé d'un adversaire et s'attaquait déjà au suivant. Pourtant le conteur n'était pas sorti d'affaire pour autant car toujours le même sadique se rapprochait de lui mais à une vitesse bien plus rapide. Il semblerait qu'il veuille en finir avec lui au plus vite pour pouvoir venger ses compagnons.

« - Je n'ai guère voulu tout ceci. Abandonnez et il n'y aura pas plus de tragédies pour aujourd'hui. Le temps est contre nous tous, nos vies valent bien plus que quelques pièces. »

Malheureusement mis à part pour le faire passer pour un ingénu Iwajiro n'arriva à rien vis-à-vis de son attaquant – si ce n'était l'énerver un peu plus. Plus le temps de jeter quelques œillades à l'encontre du nouvel arrivant qui s'attaquait déjà au second car il lui fallait surveiller maintenant son opposant.

…

Devenu muet, il fixait sans sourciller l'homme en face de lui. Un éclair et voilà ce dernier lui foncer dessus dans l'optique de l'empaler. Il ne voulait pas se battre. Il n'en avait pas l'envie alors il tenta une nouvelle fois d'esquiver en augmentant la distance entre eux, malheureusement la boue lui fit perdre l'équilibre et il dérapa en arrière tandis que la gerbe de terre mouillée lancée par son pied fut projetée contre son opposant, choqué par ce qui était en train de se produire. Apparemment l'autre n'avait pas pris en compte le fait que sa victime puisse perdre l'équilibre et au lieu de fondre sur le brun, il s'empala sur sa lance.

Au sol, complètement sale et trempé, le conteur fixait sans réellement réaliser ce qui était arrivé. Ses iris fixaient celles, éteintes, de celui qui lui faisait face un peu plus tôt. Était-ce donc cela que mourir ? Pour la première fois de sa vie, il la voyait en face et réalisait la beauté et l'éphémérité de la vie. Elle se ne résumait qu'à un fil : si fragile qui pouvait rompre à tout moment.

Le carmin du sang se mélangeait aux gouttelettes de pluie qui s'abattaient sur lui, colorant sa tunique et son visage d'un liquide rouge. Il était impassible face à la scène. Pas de choc ni même de peur ne se lisait sur son visage de marbre. Il ne s'en voulait même pas pour cette mort, après tout il n'avait été que le spectateur. Toutefois cette expérience pourrait lui permettre de retranscrire à son auditoire l'adrénaline que pouvaient ressentir les belligérants. Soupirant, il ferma quelques instants ses paupières tout en réfléchissant.

Pourtant ce n'était clairement pas le moment de relâcher sa garde : il restait un dernier individu dont il ne connaissait rien. Doucement il se redressa, laissant le cadavre sur sa lance alors qu'il fixait son sauveur, passant au passage une main sur son visage afin d'y chasser les possibles dernières traces de carmin n'ayant pas été chassés pas la pluie.

« - Merci à vous pour votre aide mais puis-je savoir si vous êtes réellement un sauveur ou tout simplement quelqu'un qui avait la même proie que ces bandits ? »

En fonction de la réponse de l'homme au katana, il agirait différemment. Il ne voulait réellement pas se battre mais la chance ne lui sourirait pas une seconde fois en cette sombre nuit orageuse et peut-être devrait-il mettre à profit les enseignements prodigués par son ami Ozora.

Halloween

Face à sa question, l'homme inconnu ne répondit pas tout de suite et se concentra sur la fouille des cadavres les entourant. Iwajiro en profita alors pour reprendre sa respiration, seule traîtresse de ses précédents émois mais surtout face aux efforts fournis pour tenter de fuir ceux qui désormais gisaient à leurs pieds. Comme il était étrange d'avoir rencontré la mort d'aussi près et de ne pas s'en formaliser plus que cela.

Était-ce cela que vieillir ? Perdre peu à peu le ressenti ? Tout ce spectacle macabre ne lui avait laissé qu'une étrange fascination morbide. Serait-il vu fou pour cela ? Pour ne pas être interloqué plus que cela par la profanation des corps ? Il soupira et se massa la tempe tandis que la pluie continuait de s'abattre sur les deux rescapés. Un silence pesant s'abattait aussi fortement sur les deux hommes que les trombes inondaient mais fut bien aussi vite chassé par les paroles de l'homme au katana.

Et quelle paroles, cela en fit presque sourire le brun qui croisa simplement les bras et hocha la tête. Une brebis. Voilà bien une image incongrue mais qui l'amusait grandement. Au moins il acceptait la critique sans broncher.

« - Sans oser les décrire de la sorte, je pense que vous avez raison sur ce point. Ou peut-être étaient-ce mes vêtements qui les ont induit en erreur ? Ma façon de parler peut-être ? Toujours est-il que malheureusement pour eux, je suis en effet sans le sou. »

Une main portée à son menton et le conteur se mit à réfléchir quand aux possibilités liées à l'acharnement des brigands. Peut-être cachaient-ils quelque chose au point de vouloir tuer quiconque avait découvert leur repaire. Toutefois il n'était pas irréfléchi au point d'aller vérifier la solution dans de telles conditions. Il n'était certes plus seul mais la tempête, le nombre des opposants, la blessure de son potentiel allié et encore son aversion pour le combat étaient d'autant d'excuses pour ne pas retourner là d'où il venait.

Ses réflexions laissèrent ainsi le temps à son acolyte à l'identité inconnue le temps de s'étirer pour reprendre de ses derniers combats. Il fallait dire que ses compétences à l'arme était aussi affûtées que sa langue et qu'il n'y était pas allé de main morte pour occire deux de leurs opposants.

« - Je ne sais guère si la brebis que je suis serais d'une quelconque aide dans un endroit aussi exiguë, je n'ai qu'une lance pour toute arme et elle risquerait d'être une gêne plus qu'une aide pour un conflit de front. À moins que vous ayez une solution ? »

Et puis il fallait aussi soigner cette plaie et s'occuper des cadavres avant que rien de fâcheux ne se déclenche par le manque de sépulture. Mais par dessus tout il fallait qu'ils trouvent en effet de quoi se réchauffer pour éviter une hypothermie.

« - Mais je vous rejoins sur un point : il est des plus crucial de trouver rapidement un endroit pour nous abriter et nous réchauffer. D'autant plus qu'il faut que j'examine votre bras afin de vérifier si votre blessure n'est pas plus grave qu'elle n'en a l'air. Au fait, je me nomme Yamamoto Iwajiro. »

Il s'inclina poliment avant de se concentrer de nouveau sur son arme et l'enleva avant de la nettoyer méticuleusement. Il avait beau être dans une situation critique, il semblerait bien que son coté maniaque le poussait à agir sur de petits détails. Ou peut-être était-ce un moyen de l'aider à réfléchir sur comment éviter l'apparition d'esprits remplis de rancœurs tels que des :

« - Gashadokuro. »

Murmura-t-il tandis que son regard ambré se reflétait dans l'acier de la pointe de sa lance.

Halloween

Le conteur garda un visage stoïque face aux piques à peine voilées de son sauveur mais son sempiternel sourire mystérieux demeurait, cassant les lignes des gouttelettes glissant le long de son visage. Au moins son excuse improvisée semblait avoir marché pour ce combattant, au moins cela lui éviterait de se battre une énième fois. Si Ozora le gardien avait accepté de l’entraîner, ce n'était très certainement pas pour ôter la vie de simples brigands. Leurs vies ne valaient guère grand chose mais ce n'était pas une raison pour dégainer aussi facilement son arme contre eux.

« - Non, elle sert à leur offrir un nichoir afin qu'ils puissent être plus agréablement installés lorsqu'ils le picorent. »

Répondit-il sur un ton désinvolte à son interlocuteur. Ce n'était certes pas très malin de jouer ainsi avec une personne n'ayant aucune difficulté à dégainer son arme mais pour instaurer une note légère à la situation il n'y avait rien de mieux. Une façon de décompresser comme il le pouvait face aux événements qui s'étaient précédemment passés sous ses yeux.

« - Mais en effet, la chance semble être ma compagne de voyage car en plus d'empaler ce malandrin sur ma lance, elle vous a aussi posté sur le chemin de mes poursuivants. »

Son sourire espiègle sembla s'étirer tandis que l'autre homme le toisait ou peut-être était-ce les jeux d'ombres et de lumières que provoquaient la lumières des éclairs transperçant le ciel. Ayant terminé de nettoyer sa lance, il la cala de nouveau derrière son dos, bien à l'abri sous une multitude de bandelettes la tenant bien en place. Ceci fait, son regard ambré retourna en direction du manieur de katana qui ressemblait plus à un petit animal blessé et pourtant toujours prêt à se battre. Ses griffes et ses crocs transperceraient aisément sa gorge et le viderait de son sang si l'autre le voulait. Au moins il avait un allié pour le protéger, certes au vocabulaire fort fleuri mais au moins il était prêt à l'aider.

« - Je ne suis point un adepte de la danse pour satisfaire les brigands mais peut-être arriverais-je à en attirer quelque uns, du moins un nombre suffisant pour affaiblir leur groupe, en leur faisant croire que ressurgissant de la pénombre comme si l'on me lançait à leurs pieds leurs alliés m'auraient capturé et ramené. Ainsi vous vous occuperiez du groupe resté à l'intérieur pendant que j'occuperai les plus curieux. »

S'était un plan comme un autre et si cela ne plaisait guère à son allié, il s'en accommoderait. Après tout il n'était aucunement un chef de guerre et encore moins un stratège émérite. Ce n'était que le squelette d'un plan, libre à son allié de l'améliorer ou au contraire le mettre dans un placard. Mais pour l'heure il fallait veiller à ce que les défunts de deviennent pas à leur tour un danger pour eux ou pour d'autres voyageurs moins chanceux.

« - Vous devriez faire attention avec les morts. Faire en sorte que leurs esprits ne soient nullement offensés au point de revenir sous la forme d'un esprit. Je ne vous jette nullement la pierre pour les délester de leurs biens mais faites preuve d'un peu plus de respect envers leurs dépouilles où ils risqueraient de se venger. Les esprits sont bien plus dangereux que de simples malandrins... »

Sa mise en garde faite, il commença à psalmodier une légère prière à l'encontre de celui qui l'avait attaqué. Certes il n'était ni un moine ni même un exterminateur mais il espérait que son geste suffirait.

« - Mais je me dois tout de même de vous remercier, Araki Megumi, pour m'avoir sauvé. »

Fit-il plus posément tandis qu'il s'avançait vers le bien nommé pour se poster à ses cotés. Il en profita pour lui tendre l'une des bandelettes non utilisées de sa lance pour l'aider soi à s'essuyer soi à recouvrir sa plaie.

Halloween