A new meeting. Ft Miyako

Le soleil tape fort sur ton visage. Ce dernier relevé vers le terrible ciel bleu qui te rappelle des souvenirs. Les cernes sous tes yeux montrent clairement le manque de sommeil. Tu n’y arrives plus. Depuis des mois. Peut-être même des années. Depuis « sa » disparition, des cauchemars te hantent. Des souvenirs douloureux persistent. Tu as décidé d’oublier, de passer à côté, de tourner le dos à cette situation sans jamais te retourner, mais est-ce vraiment possible ? Tu as conscience que non, mais tu te forces à y croire.

C’était ta décision.
Tu dois t’y tenir.
Malgré les difficultés.

Tes pieds te portent tu ne sais où. Tu te laisses simplement porter par une destination inconnue. Tu es entré dans une forêt à un moment donné, et tu es en train de t’y perdre. Tu apprécies ce calme, cette pause dans tes nombreux voyages. Et malgré tout, l’absence de Kiseki à tes côtés te permet de ne plus faire semblant. Tu laisses tes émotions te submerger, ton attitude se fait lasse, maussade. Ta démarche est lente, comme une âme errante qui n’a pas encore trouvé son but ultime.

Cet objectif qui apaisera ses tourments.
Qui la fera partir vers une meilleure dimension.

Tu pousses un léger soupir, tout en continuant de lever les pieds pour éviter de tomber sur de grosses racines ou des branches tombées sur le sol. Au travers des feuillages, le soleil laisse passer ses rayons. La luminosité est agréable, les filets solaires offrent une ambiance apaisante. Tu ressens une pression au niveau de ton cœur et pose ton poing sur ton torse tout en laissant une grimace s’installer sur tes traits fatigués.

Ce cœur n’existe plus.
Et pourtant …
Il te fait souffrir.

C’est à cause de cette douleur que tu pourrais qualifier d’imaginaire que tu décides de t’adosser à un arbre, afin de laisser reposer tes pensées sur ce tronc immense. Tu lèves les yeux vers le sommet mais ne parviens pas à voir grand-chose. Le soleil vient agresser ta rétine, immédiatement tu fermes tes paupières. Tu te mets face à cet imposant spécimen, et ton front vient rencontrer l’écorce. Tu laisses de nouveau un soupir s’échapper de tes lèvres.

Y a-t-il un moyen efficace de perdre la mémoire ? De simplement sélectionner les souvenirs que l’on veut oublier, effacer complètement ? Tu ne penses pas. En fait, tu es quasiment sûr que même avec de la magie, c’est impossible.

Tu es si calme que ça en est dérangeant.
Tu es tellement silencieux que ça en est pesant.
Mais tu es seul.
Tu as le droit de te lâcher un peu.

Le temps passe, tu as continué de marcher, sans but précis. Tu as atteint une clairière bercée par le soleil, illuminée par cet astre de chaleur qui te dérange. Tu préfères le froid, cela te permet d’utiliser tes pouvoirs pour maintenir une température constante. Mais avec le soleil, impossible de diminuer les degrés. Tu as chaud.

Alors tu ne t’aventures pas dans la clairière, tu restes plutôt aux abords, afin de profiter du calme. Tu t’es assis au pied d’un arbre quelconque pour profiter de la quiétude de l’endroit, et puis doucement, tes yeux se sont fermés. Lentement, tu as laissé tes songes s’en aller. Inconsciemment, tu as permis au sommeil de te gagner. Et c’est profondément que tu as plongé dans des rêves troublants …

Tu ne sais combien de temps tu as gardé ton esprit aussi fermé que possible pour te reposer. Tu ouvres doucement tes yeux, reprenant doucement conscience de ton environnement, de la température, de l’endroit dans lequel tu te trouves. Tu n’as pas le temps de te remémorer quoi que ce soit, qu’un visage enfantin apparaît dans ton champs de vision.

Il est assis en face de toi, dans l’herbe et semble te regarder avec une certaine admiration. Tu hausses un sourcil et te demandes comment il a fait pour débarquer aussi près de toi sans que tu ne le sentes. Tu es mitigé, tu ne sais pas comment réagir. Un sourire timide t’est adressé. Ses cheveux noirs de jais s’envolent doucement au gré de la brise qui se met à souffler. Cela te rappelle « lui », une nouvelle fois.

« Tu es fort, et tu as l’air grand ! » Sa petite voix d’enfant s’élève et te tire un petit rictus. « Qu’est-ce qui te fait dire que je suis fort ? » Il penche la tête un instant, et semble réfléchir intensément à ta question. Il montre du doigt un de tes bras et s’exclame sans hésiter. « Tes bras, ils sont gros ! » Un pouffement de ta part lui répond. « Ah, tu trouves ? » Tu lèves ton bras et contractes tes muscles pour lui montrer, avec une lueur amusée dans le regard. Il laisse un « wah » s’échapper et tu ris un peu.

« Mais dis moi, qu’est-ce que tu fais ici ? »