Lune acérée (feat. Oda Nobunaga)

|	Janvier 1551, campagne de la province de Mino ; Wataru Kagerou & Nobunaga Oda

Nuit obscure, nuit sanguine. Esprit vif et les sens aux aguets au coeur des ténèbres, le chasseur guette, sous le voile d'une nature aux allures sinistre. Les pupilles rayonnantes d'un éclat dorée, guider par la lueur des étoiles et d'une lune pleine, il observe minutieusement les alentours. Un nouveau massacre, quelques kilomètres, quelques heures plus tôt, aux frontières, entre la province d'Owari et celle de Mino, patelin en proie à un spectacle funeste, celui d'un monstre en train de se repaitre d'une famille d'innocent. La scène gravé au fer ardent dans le psyché, immédiatement l'exorcisme, de passage, bondit sur la bête, mais celle-ci parvint aisément à fuir. Depuis lors, il se retrouve ici, au coeur de cette sombre forêt, sur la piste de l'engeance infernal, guettant le moindre indice lui permettant de localiser son antre. Quelques traces de sang, à la lueur argenté de la lune, un parfum aisément reconnaissable. Celui de la mort. Les poings se serrent, la piste est fraîche, le Yokai n'est certainement pas très loin.

Il grogne, silencieusement, la haine qui vient lui embraser les trippes. Cela fait trop longtemps que la bête à fait de cette campagne son festin, trop longtemps que les autorités restent sourdes et muettes aux plaintes des pauvre paysans. Intérerieument, le moine peste, maudissant cette misérable noblesse régente. Chacun de ses pas son prudent, silencieux au coeur des ténèbres. Il sait ce qu'il a à faire, mais comme souvent la tâche s'annonce périlleuse. Parfaitement conscient de cette réalité, jusqu'au temps de débusquer le Yokai, la prudence devenait sa plus grande vertu, avant de pouvoir libérer les flammes qui rugissent en lui. Une épreuve pour lui qui était animé par cette rage insatiable, la furie du kami des tempètes, frère indomptable de l'incarnation céleste de l'astre solaire, Amaterasu. Pourtant, à cet instant, c'est elle qu'il prit, la suppliant de lui donner la force de lutter contre l'ouragant qui gronde sous sa chair, ce désir ardent, soif de sang insatiable. Et quelques mètres plus loin, la piste se prolonge par le carmin des dernières victimes du monstre. Il s'approche, il le sait, les traces sont de plus en plus évidente, nul doute qu'il est tout proche de l'antre.

Mais un soudain éclat dans son dos provoque la surprise. Instinctivement, le moine fait volte-face aux ténèbres. Quelque chose cloche, instinct qui prend le dessus, le reiryoku qui se déverse peu à peu à travers sa carcasse, pouvoir occulte qui vient l'envahir, préparant son corps au moindre assaut. Les sens de l'exorciste en éveil, il guette, toute présence, toute chose qui se tapit au coeur des ombres. Il n'est pas seul, unique certitude. Humain, Yokai ? Ami, ennemi ? La question demeure, incapable de le percer à jour. Seul sa voix s'élève, prenant alors tout les risques.

< Toi, qui te dérobe dans les ténèbres. Dévoile toi, es-tu monstruosité, ou vagabond de passage ? >

Il était conscient des risques qu'il prenait, à tout instant, il pouvait se retrouver avec une lame, des griffe ou des crocs sous le cou. Là était les risques du métier, et comme pour se préparer au pire, il accumula dès lors plus d'énergie spirituelle au creux de la paume de sa main droite. Paré à libérer une barrière en cas du moindre mouvement hostile.