Zerin Isamu - Le loup des Yamada - En cours

- Impulsif
- Facilement énervable
- Loyal
- Honnête
- Affectueux
- Dédié
- A tendance à se couper du monde en travaillant
- Très doué pour cacher sa douleur (surtout celle de son bras)
- Répugné par ses propres cicatrices (mais pas par celles de sa sœur.)
- Rejette la faiblesse

- Il veut que sa sœur (et par extension lui même) ait une bonne et longue vie, bien qu'il ne soit pas particulièrement ambitieux.
- Il aimerait retourner à une vie simple de fermier, même reconstruire et habiter son village natal, mais maintenant qu'il a des responsabilités, il se dit que cela devra attendre ses vieilles années.
- Bien que sa jumelle prenne une grosse place dans son cœur, il a une affection toute particulière pour son mentor l'ancien maitre d'arme ainsi que pour les jeunes recrues, dont il supervise l'entrainement.
- Sur son temps libre, bien qu'il fait en sorte d'en avoir le moins possible, il confectionne des bijoux et des gemmes se vendant une fortune tant elles sont exceptionnelles. Cela l'aide à garder ses doigts occupés et il ne rechigne pas à ce qu'on l'observe faire.

CA : Souffle de Mars : En temps que chef des Yamada, il est normal qu'Isamu soit versé dans les arts de ce souffle. Bien que beaucoup de sa féralité se soit tassé avec l'âge, le voir combattre restait un spectacle assez dérangeant. Il basait ses coups à l'instinct et dénichait les points faibles de son adversaire en se reposant sur ses sens plus que sur la logique. Même son corps donne l'impression d'être une arme, tout est une arme pour le loup des Yamada dont on raconte des exploits aussi loufoques que d'avoir un jour du vaincre un yokai en fracassant sa tête avec un rocher.


CP : Endurance Humaine Maximale : Combattant depuis ses dix ans, et même avant ça ayant un passif de fils de paysan, son corps était très, très bien entrainé. Il n'était pas une montagne de muscle ou de force pure, mais était consistant dans la durée. S'il doit combattre, il sera le dernier à tomber exténué.


Forge : Ne gérant pas tant que ça la politique, laissant ces affaires à sa jumelle, Isamu avait investit son temps et ses efforts dans les forges de son village,en apprenant les spécificités en faisant sa réputation dans un désir fraternel de donner le meilleurs équipement possible à sa soeur. On n'ait mieux servi que par soi même après tout.


Artisan : Malgré un emploi du temps chargé, il lui restait un peu de temps libre nécessitant une activité pour ne pas laisser ses mains inactives. Son choix s'était porté sur les bijoux, et un véritable talent s'en était révélé.

Armes : Une faux simple

Une épée simple

Pourquoi les humains passaient-ils si longtemps à chercher leur âme soeur ?Zerin Isamu n'avait jamais ressenti ce besoin, parce qu'il était né avec son âme sœur déjà avec lui. Sa jumelle, Zerin Iseko, était tout ce dont il avait besoin de protéger, d'aimer. Elle était tout simplement parfaite, ceux qui disaient le contraire subissait sa colère, ceux qui reconnaissaient sa beauté et ses talents trouvaient tout aussi facilement sa sympathie. Enfin, s'ils ne reconnaissaient pas trop non plus, personne n'avait le droit d'approcher le cœur de sa sœur, personne n'en était digne.

Isamu, tout comme Iseko, étaient tous deux des miracles, dans un village sans aucune véritable importance. Tous deux étaient beaux, tous deux étaient forts, et ensemble, ils l'étaient encore plus. Cela convenait à Isamu, cette vie simple où il cherchait à toujours faire plus, pour que sa bien aimée sœur en fasse le moins possible, pour qu'elle ait toujours plus. Il ne devait pas être si satisfait de sa vie tranquille que cela, au final, s'il cherchait toujours plus.

Une douce routine s'était créée dans sa famille. Chaque matin à l'aube, il se levait avant tout le monde pour tenter de faire taire le coq, seulement pour y trouver sa sœur ayant eu la même idée que lui, en rire un peu gêné, et partir s'occuper des bêtes une à une. Il ne voulait pas qu'Iseko s'en occupe, appelez le comme vous voulez, ce n'était pas à une fille de se salir les mains avec ces tâches.

Il serait rejoint par son père une dizaine de minutes plus tard, qui lui demanderait pour la énième fois de ne pas traumatiser leur pauvre coq sans beaucoup de conviction avant de lui ébouriffer les cheveux. Ils ne s'arrêtaient qu'en entendant la voix de la mère, alors ils faisaient la course jusqu'au pas de la porte, le plus vieux laissant gagner son fils de peu pour lui donner le sourire.

Ce qu'ils mangeaient et faisaient après cela dépendait des saisons, ce que préférait faire Isamu, c'était la moisson. Rien n'était plus apaisant que le bruit du vent dans le blé alors qu'il répétait par cœur le même mouvement de bassin et d'épaule pour les faucher. Il avait même sa propre faux qu'il entretenait avec grand soin, avec une pierre à aiguiser qu'il avait acheté sur son argent de poche.

À contrario, il haïssait de couper le bois. Il rechignait toujours pour le faire, mais il trouvait le fait d'abattre une hache sur un pauvre rondin bien plus ... austère. Ils en avaient besoin pour se chauffer, d'accord, mais tout de même, il détestait ça. Ceux qui en disaient que c'était pareil que la moisson n'avaient simplement jamais fait les deux, ou alors aucun goût.

Lorsque ce jour est arrivé, il fauchait du blé, ne se doutant de rien. Sa petite routine s'était déroulée sans accroc, il commençait seulement à faire tomber les premiers blés de sa journée, tout était parfaitement calme. Puis, avant même de l'entendre, il l'avait ressenti. Il n'avait que dix ans, n'avait jamais été dans une situation "dangereuse", il ne pourrait même pas dire s'il s'était un jour sentit en danger, et pourtant, c'est à cela qu'il accordera cette sensation ayant fait bouger son corps avant que son esprit ne percute.

Danger.

Quelque chose de dangereux était dans les blés.

Je dois prévenir Iseko.

Ces trois phrases se répétaient et se superposaient les unes aux autres alors que ses jambes couraient plus vite qu'elles n'avaient jamais couru. Il se cognait contre la porte, n'ayant pas réalisé qu'il était si proche, mais ne perdait pas son momentum et s'engouffrait à l'intérieur, refermant derrière lui. Son père, où était-il ? Il vendait de la laine au marché, il n'était pas là, ce n'était pas lui dans le blé, ce n'était pas quelque chose d'humain, c'était dangereux.

"Iseko !" Il criait, il priait, qu'Iseko ne soit pas dehors, qu'elle soit à l'abri, qu'elle lui réponde, et aussitôt le faisait telle qu'il se jetait à son cou. Les paroles lui manquait, le sens qu'il devait leur donner également. C'était si nouveau, si étrange, qu'il ne savait pas comment l'expliquer.

"Quelque chose, quelque chose est derrière la maison ! Nous devons partir, nous défendre, c'est dangereux !"

Iseko le comprendrait, si il pouvait le comprendre sa sœur aussi. Il devait avoir l'air d'un dément, à serrer le manche de sa faux à s'en saigner les paumes et à trembler comme un feuille. Il ne réalisait que maintenant qu'il l'avait gardé en main, mais c'était parfait comme ça. Il avait de quoi se défendre, de quoi la défendre.

AAAAAAAAAAAAAAAAH !

Un cri, pas le sien, pas celui d'Iseko, mais quelqu'un criait de peur. Il n'était pas le seul à avoir rencontré cette chose, ou alors, cette chose n'était pas la seule, et cela ne pouvait rien signaler de bon. Il regardait autour de lui, quelque chose, il devait donner quelque chose à Iseko pour qu'elle se défende.

"Prend quelque chose de pointu ou tranchant, je vais voir si papa et m-"

Un autre bruit, cette fois de verre, dans leur maison. Les fenêtres ! La créature dans les blés cherchait à rentrer par la fenêtre ! Il pouvait la voir plus clairement. Un yokai, c'était un yokai ! Les histoires que leur lisaient leurs parents étaient vraies !
"On-on va essayer de sortir par la rue !"

Oui, cela devait être le mieux, mais il se ravisa aussi vite avait-il ouvert la porte. C'était bien pire devant que derrière. Combien étaient- ils, et que faisaient ils à ces gens ?! Ils les abattaient, comme du simple bétail, à leurs yeux, ils n'étaient que du bétail. Il claquait la porte aussi vite qu'il l'avait ouverte, l'image d'horreur incrustée dans sa rétine et lui donnant la nausée. Il ne devait pas fléchir, il devait s'enfuir avec Iseko.

"impossible par devant ..." murmurait-il. Il n'y avait qu'une seule solution. Si ces yokais les prenaient pour des porcs, pourquoi ne feraient-ils pas pareil ? Il approchait de la fenêtre ou essayait d'entrer le yokai, se mettant à sa droite de sorte à ce qu'il ne puisse le voir. Il montrait la porte d'un mouvement de menton. Il n'allait pas se laisser mourir ou laisser sa chère sœur entre leurs griffes. Dès qu'il voyait sa tête, Isamu allait frapper de toutes ses forces avec sa faux et tous les deux couraient loin d'ici.

Sa respiration était saccadée, il allait le faire. Il n'avait pas le choix. Tuer était mal, mais ce n'étaient pas des êtres humains ! Ils tuaient les humains ! Il ne devait pas douter, il ne douterait pas ! Il commençait à voir les coudes, il semblait avoir compris comment monter. Encore un peu ... Encore ... Enco-MAINTENANT !

Il frappait, mais ne s'enfonçait pas la lame dans la tête du yokai non. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de faire non plus, mais cette sensation, il venait de le faucher ? Il lui avait coupé le visage, les yeux même, d'un mouvement souple qui trahissait le temps qu'il passait dans les champs malgré son jeune âge.

Du sang giclait, mais il n'avait pas le temps, l'adrénaline était à son maximum, si bien qu'il avait l'impression que l'enfer s'était abattu sur son village il y a des heures de cela, mais cela ne devait faire qu'une dizaine de minute depuis qu'il a pressenti cette chose dans les champs. Beaucoup n'ont pas eu cette opportunité.

Les mains étaient sur son manche, il courait, manquait de tomber, se rattrapait et reprenait. Presque à la porte, il ne suffira ensuite que de courir à toutes jambes avec Iseko, sans se retourner, et ils seront sauvés, elle sera sauvée.

Ses espoirs s'envolèrent lorsqu'il sentait quelque chose s'agripper à sa faux, puis à son bras. Il était foutu, ce démon lui avait mis la main dessus.

"Cours, Iseko !"

S'il était foutu, il emporterait cette chose avec lui pour que sa sœur puisse vivre ! Il avait juste besoin de percer sa tête, un couteau, il lui fallait un couteau ! Où étaient-ils ?

Tout se passait trop vite encore, une nouvelle gerbe de rouge qui volait, mais pas le sien, du moins il n'en était pas sûr au début. En regardant un peu mieux, il voyait que c'était sa petite sœur qui avait les couteaux et en avait planté un dans la main du monstre tenant Isamu. Pourquoi ? Elle devait fuir ! Pas attaquer ce monstre ! Pourtant, tant mieux ? Il savait que sa sœur était parfaite après tout, ce n'était pas cette horreur qui lui ferait peur.

Grâce à elle, il pu se libérer des griffes de cette chose, non sans des égratignures. La bête rugissait, cherchait à reculer, mais il était hors de question qu'elle s'en aille. Isamu bloquait sa retraite avec sa longue faux, et en harmonie avec sa sœur se lançant sur la bête, lui fauche la tête alors qu'elle lui poignardait le cœur. Est-ce que cela suffirait ? Cette chose bougeait encore, même avec sa tête séparée de son corps.

Isamu détestait couper du bois, mais l'avoir fait tant de fois lui donnait la force nécessaire à enfoncer encore et encore la lame de sa faux dans la tête roulante de ce démon dans une boucherie complète. Même lui était effrayé de la facilité à laquelle ses coups pouvaient être portés, mais il n'avait pas le luxe de se morfondre. Bien plus allaient venir, ils devaient s'enfuir.

Lorsqu'ils s'arrêtaient de courir, ils étaient essouflés, mais suffisamment loin pour être en sécurité. Il était appuyé contre un arme, une main sur les hanches et la sueur dégoulinant de son front. Cela ne dura que quelques secondes, car ensuite, il se précipitait vers sa soeur, était-elle blessée ? Non, tant mieux, mais cela paraissait si irréel qu'il ne pouvait s'empêcher de la serrer dans ses bras.

"Tout va bien se passer, tu verras."

Est-ce qu'il lui disait ça pour la rassurer, ou se rassurer ? Un peu des deux sans doute, il n'était encore qu'un enfant après tout.

"Tu ... Penses-tu que Papa et Maman s'en sont sortis ?" avait-il envie de lui demander, mais il ne le pouvait pas.

S'il était honnête avec lui-même, il lui dirait que non, mais il y avait tout de même une infime, minuscule chance que c'était le cas, alors il devait se raccrocher à cet espoir.

"Ils nous ont toujours dit de partir dans les bois si jamais il y avait un problème. On va attendre Papa et Maman ici deux ou trois jours, et s'ils ne reviennent pas, nous irons voir ce qu'il en est."

Ils en étaient venus à ce plan ensemble, comme ils le faisaient toujours. L'attente sera longue, mais ils étaient doués, ils pouvaient chasser des petites créatures, déduire les baies toxiques des comestibles, et ensemble, même abattre un sanglier s'il le fallait. Le plus dur auraient été trouver de l'eau, mais ils avaient déjà ça de couvert, en ayant déjà repéré la forêt bien avant lorsqu'ils jouaient.

C'était mal si Isamu aimait survivre avec sa sœur, seuls contre le monde et de savoir qu'elle lui faisait entièrement confiance et vice versa ? Il en avait presque oublié leur parent, si un étrange pressentiment ne l'avait pas attiré vers le village. Il concernait sa sœur, s'ils voyaient que peu de démons restaient, ils essayeront de les vaincre un à un. Une fois ça fait, ou s'il ne restait plus personne, ils chercheront des ressources et leurs parents, avant de partir vers le village le plus proche. S'il restait trop de démons, ils fuiraient.

Mais ce n'était pas des démons qu'ils trouvèrent une fois là bas, ni même leurs parents. C'étaient des hommes qu'ils trouvèrent, mais armés jusqu'aux dents. Des armures, boucliers, épées, semblaient avoir été forgés avec le plus grand soin. Ils étaient certes humains, mais cela ne voulait en aucun cas dire alliés. La faux relevée sur sa gauche, comme s'il allait dégainer un katana, mais la lame perpendiculaire au sol, Isamu était prêt à attaquer quiconque s'approchait de lui et de sa sœur.

"Qui sont ces gamins ?"

"Des survivants ?"

"Ils sont couverts de sang !"

Un homme parmi eux se démarquait, plus armé que les autres, et s'approchait en les dévisageant. Il était massif, plus fort que leur père qui était déjà une belle bête, mais avec toute cette plaque, il semblait être un monstre d'acier. Isamu n'avait plus peur des monstres, il devait protéger Iseko, il ne pouvait le faire en ayant peur.

"Qui êtes-vou-"

Alors qu'il prenait un autre pas, le garçon armé fonçait sur lui, laissant son instinct guider sa lame ainsi que son corps. Il passait la lame derrière la jointure de son genoux, puis comme pour couper du blé, fauchait. Cela ne perçait pas l'armure, mais c'était suffisant pour faire plier le genoux. Enchainait rapidement sa jumelle, qui d'un crochet finissait de le mettre à genoux, offrant suffisamment de temps à son frère pour qu'il tente de nouveau son coup, mais cette fois en visant la base de la nuque.

Mais l'effet de surprise était passé, l'homme en armure saisissant la faux par le manche avec ses énormes gants et attrapait le poignet de la jumelle, puis d'autres de ces hommes se jetèrent sur eux pour les plaquer aux sols. Isamu hurlait, "Iseko ! Lâchez là !", rien à faire, il n'était pas assez fort pour se sortir des bras de plusieurs adultes en armure.

"Maître ! Que faisons-nous d'eux !"

"Ce sont des démons, aucun enfant ne peut bouger aussi vite sans entraînement !"

L'homme en armure monstrueuse passait sa main dans sa barbe, milles pensées semblaient fourmiller sous son casque. "Garçon, Fillette, qui êtes vous ?"

Il répétait sa question ayant été interrompue plus tôt, cette fois, ils n'avaient d'autre choix que de l'écouter. Il regardait Iseko, tous deux hochaient la tête au même moment, ils n'avaient besoin que de peu de mots pour se concerter.

"Zerin Iseko"

"Zerin Isamu"

"Pourquoi attaquez-vous des exterminateurs, jeunes Zerin ?"

Des ... Quoi ? Peut-être qu'Iseko en savait plus, mais Isamu n'avait jamais entendu parler des exterminateurs. C'était une espèce de monstre ?

"Vous êtes les monstres qui ont détruit notre village, pourquoi on ne vous attaquera pas ?"

"Non, nous ne le sommes pas." Disant cela, il retirait son casque, révellant un visage vieilli et durci, les jumeaux se seraient-ils trompés ? Mais s'ils n'étaient pas des yokais, que faisaient-ils ici ?

"Les monstres dont vous parlez, vous en avez vu un ?"

"Un, avant de s'enfuir."

"Vous savez à quoi il ressemblait alors, dites m'en plus." Peut-être il découvrira comment cette attaque en était venue à arriver, les démons pouvaient être sociables, mais autant ? Et aussi faibles, c'était perturbants.

"Il doit encore être dans notre maison. Il était mort lorsqu'on l'a quitté."

"Il était ... Mort ? Comment ?"

"On l'a tué." La réponse simultanée et froide des deux jumeaux donnait quelques sueurs froides, cela ressemblait à un mensonge, mais ils étaient couverts de sang et ne semblaient pas blessés.

"Et, où est votre maison ?"

Est-ce qu'il devait le leur dire ? Isamu n'avait plus rien à perdre après tout. "Lâchez ma soeur, et je vous le dirais."

Cette fois c'était les hommes en armure qui se concertent et qui laissait partir la jumelle, mais aussitôt était-elle libre qu'elle accourait au secours de sa moitié et poussait les exterminateurs.

"Lâchez le aussi." ordonnait le maître d'arme. Aussi vite était-il libre qu'il serait sa sœur contre lui, balayant la terre s'était posé sur elle et cherchant à tuer du regard deux ayant posés leurs sales pattes sur son trésor. Il retiendra ces armures, ces voix, ces morphologies. Ils le regretteront. Il restait néanmoins quelqu'un de parole, et les pointait en direction de leur maison, ayant subi de lourds dégâts.

Le maitre d'arme n'était pas stupide, il y envoyait deux de ses hommes et gardait un oeil sur les enfants, leur confiscant leurs armes au passage. Lorsqu'il voyait ses hommes revenir avec une preuve qu'il était bel et bien mort et tué par les lames de ces enfants, un choix se présentait à lui.

"Rentrons, on ne trouvera rien de plus ici. Prenez les enfants avec vous."

"Mais maître, vous avez perdu la tête ?!"

"Ils ont tué un yokai sans armes spéciales en ne faisant pas plus de douze ans, ce serait de la folie de laisser un tel talent se gâcher !"

"Mais vous avez vu l'état du yokai ?! Ces gosses sont féraux, les amener chez nous reviendrait à laisser un de ces démons rentrer !"

"J'en prendrais l'entière responsabilité et m'assurerais que cela ne soit pas le cas."

Et leur avis dans le problème, jamais ils ne comptaient leur demander ? Isamu ne faisait pas confiance à ces gens, il voulait retrouver ses parents !

"On n'ira pas avec vous, on doit retrouver nos parents !"

Un silence, pourquoi étaient-ils silencieux tout un coup ? L'homme en armure massif se rapprochait encore une fois d'eux, les jumeaux se préparaient à le mordre s'il fallait, mais avant que l'un d'eux ne puisse réagir, c'était dans ses bras qu'ils les prenaient.

"Je suis désolé, vous êtes les seuls survivants."

...

"URGH!"

Encore un qui ne pourrait s'entraîner demain sans passer par l'infirmerie avant. Depuis que ces deux monstres avaient rejoint les Yamada, cette dernière débordait de travail. Le talent des jumeaux Ziren se révélait bien plus grand que leur mentor n'aurait pu l'imaginer, tant qu'ils avaient surclassé toutes recrues de leur âge et de l'âge supérieur.

"Tsk, ils pourraient nous ménager un peu ces sauvages."

Ce genre de remarque ne les atteignent pas, parce que ces personnes étaient sans importance à leurs yeux. Seul comptait l'autre moitié de ce duo infernal, même cet entraînement il le suivait sans y prendre plus de plaisir que cela. Quelque chose s’était cassé en lui ce fameux jour. Il était enragé, contre les monstres leur ayant tout pris, et si vaincre ces faibles pouvait les rendre plus forts, Isamu le ferait tous les jours.

Lorsque tout le monde cherchait leurs poumons au sol, eux faisaient un tour de plus, même deux. Lorsque leurs mains étaient couvertes de blessures à force de frapper dans du bois avec leurs armes factices, ils continuaient. Lorsque plus personnes ne pouvaient s'entraîner avec eux, ils s'entrainaient ensemble, et ne se ménageaient pas.

Ils étaient talentueux, mais surtout dédiés à leur quête de force. Pour se venger ? Non, pas vraiment. En tout cas, Isamu ne comptait pas retrouver les démons ayant spécifiquement attaqué son village, il était trop tard pour ça, il voulait se concentrer sur tout ce qu'il lui restait, sa sœur. Et pour assurer sa protection, cela passé par l'extermination des yokais, alors autant profiter des enseignements du maître d'arme.


Le combat n'était pas tout ce qu'il apprenait de cet homme, les arts de la forge était également dans son emploi du temps ainsi que la création de divers subterfuges et de pièges. Tout était bon à apprendre, Isamu n'aimait pas rester inactif, encore plus maintenant.

Ces efforts, bien que ce n'était pas leur objectif initial, leur value de très bon résultats à chaque mission. Les jumeaux sauvages étaient de plus en plus connus pour leurs exploits, n'ayant même pas besoin de faire leur propre publicité, comme la plupart de ceux qu'ils sauvaient le faire à leur place.

Ce n'était pas particulièrement désagréable, les gens devaient après tout savoir que sa sœur était tout simplement parfaite, et s'ils reconnaissaient son propre talent au passage, parfait, non ? Cela durait quelques années, si bien que les jumeaux commençaient tout juste à ne plus être des enfants . Ils restaient les jumeaux féraux, des monstres à leur manière, mais l'isolation qu'ils subissent et s'infligent eux-mêmes commençait petit à petit à disparaître.

Les gens apprenaient à les découvrir, à apprécier l'honnêteté brutale du jumeau et l'élégance de la jumelle, si bien que pour la première fois depuis cinq ans, ils se faisaient des amis. De vrais. Cela ne les empêchait pas de rester inséparables, mais cela changeait de leur routine, cela attirait les regards, et pas forcément les plus cléments.

Un beau jour, comme à son habitude, le chef du village envoyait les deux protégés du maître d'arme en mission. Ils étaient souvent envoyés qu'à deux, leur duo était le plus iconique des Yamada après tout. Le loup et le faucon sauvages, ces surnoms leur colleront à la peau même dans la mort, mais ils les apprécient.

La mission se déroulerait loin, très loin dans le nord, dans ce qui était décrit pour un nid à yokai terrorisant en groupe les environs, il était même insinué que c'était ce groupe qui avait pris d'assaut leur village natal, mais sans preuves. Ils n'avaient aucune raison de ne pas croire au chef, mais Isamu trouvait étrange cette précision, si elle n'était pas appuyée d'évidence, pourquoi la faire ? Un Yokai reste un yokai. Il devait trouver ça poétique.

Quoi qu'il en était, ni le loup ni le faucon n'étaient les enfants débrouillards qu'ils étaient il y a des années, ils étaient des exterminateurs maintenant. Promettant de réduire ce nid en cendre, ils se mirent en route, ne se doutant guère du complot pesant sur leurs têtes.

Ce n'était pas un simple nids, c'était un traquenard. Ils étaient déjà tombés dans des pièges mais celui-là était bien différents. Ils étaient organisés et avaient submergé les jumeaux pour les séparer, menant à leur capture, non sans avoir causé énormément de dégâts à leur rang.

Pourquoi les avoir kidnappés ? Isamu le découvrait bien assez, parce que ces monstres étaient sadiques et imaginatifs. Mais ils avaient fait une terrible erreur, confirmant aux jumeaux que l'autre ne s'en était pas sorti et avait été torturé tout aussi durement que l'autre, défiguré.

Ils n'avaient jamais autant mérité leur surnom que ce jour-là, et c'était couvert de blessures qu'ils rentraient chez eux. Les mains vides ? Non, c'étaient les sauvages d'Yamada après tout, des sacs. Des sacs remplis, de quoi ? De tête, de toutes les têtes calcinés de tous les yokais s'étant trouvé sur leur chemin. Isamu les avait jetés aux pieds du chef du village.

Sa haine était palpable, contre cette homme les ayant envoyés dans un traquenard ayant à jamais abimé le trésor d'Isamu, ayant blessé sax soeur. Cela n'avait pas été un traquenard comme les autres, les démons étaient informés spécifiquement que les jumeaux venaient pour eux, alors que le jumeau avaient été sous préparés, mal informés. Une taupe, un traître les avait vendu, avait vendu sa magnifique sœur et l'avait à jamais abîmé. Bien sûr il était enragé de ce qu'il avait subi, mais cette colère pâlissait en comparaison.

Et son suspect numéro un était juste devant lui. Ces têtes n'étaient pas une preuve de leur succès, ce n'était même pas un avertissement, un avertissement aurait été donné s'il prévoyait de le faire, maintenant qu'il avait blessé sa moitiée, c'était une promesse.

Cela lui avait pris du temps, des mois même, mais lorsque les jumeaux se faisaient un ennemi, personne ne pouvait le sauver de leur colère. Il n'était pas aussi doué avec les mots que sa sœur, mais il lui avait donné toutes les clés pour pousser à la déchéance cet ancien chef désormais. Sa sœur en profite pour essayer de rafler la place de cheffe, elle le méritait, mais le partager avec lui ? Il n'était pas intéressé par le rôle de chef, mais si sa sœur avait besoin de lui.

Il sera toujours là pour elle.

Isamu avait espéré que leur vie de chef soit plus calme que cette dernière année, et pendant une paire d'années, c'était le cas. Ils devaient apprendre les cordes du métier, surtout lui qui ne faisait pas partie des plus sociables, mais apprendre n'était rien de dangereux ou de compliqué. Le plus dur était de réunir à nouveau le village sous un même étendard, car l'ancien chef avait ses fidèles, mais ils y arrivaient.

Cela ne durait que deux ans, cette période d'adaptation, c'était déjà bien généreux, pensait Isamu, mais probablement qu'il n'aurait pas du, car la nouvelle crise se révélait juste après. Le regard dans ses yeux lorsqu'un de ses hommes venaient dans ses quartiers et leur donnait un rapport des plus perturbants. Il n'y avait tout simplement pas cru.

"Des voyageurs du futur ?"

Qu'est-ce qu'était que cette farce ? Cela semblait tirer par les cheveux, mais beaucoup d'histoires que l'on pensait impossible se réalisaient au moment le plus inattendu. Il y mettait un peu de son autorité pour qu'on écoute ce que l'un de ces voyageurs avait à dire. S'il se réveillait fou, il aurait les soins que le village pouvait se permettre, s'il était sain d'esprit, la situation serait inédite, et potentiellement dangereuse.

C'était une bonne décision à prendre, ces hommes et femmes du futur se trouvant être, si peut-être dépaysés, vraies dans leur croyance de venir d'un futur lointain. Cela ne voulait pas dire que c'était vrai, mais cela mériterait au moins de se pencher sur la question.

"Ce n'est peut-être pas avisé, mais je veux que l'on accueille ces gens dans la limite de nos moyens. Peut-être sont-ils fous, ou manipulés, voire même vraiment du futur, mais ils restent avant tout sans biens et moyens de se défendre. Les Yamadas ont toujours accueilli ceux en ayant besoin et c'est quelque chose que je veux perpétuer."


Quelques personnes seront sans doute contre, mais il n'avait que deux avis qui importaient pour lui. Il se tournait vers un vieil homme, son corps n'étant qu'une relique de ce qu'il était jadis, un monstre de métal, de muscle et de bonté. Le chef le regardait, il n'attendait pas de lui qu'il comprenne son désir comme le ferait sa jumelle, mais il l'exprimait tout de même.

"Nous les garderons proches de nos soldats et surveillerons leur développement, bien sûr. S'ils se révèlent être une menace, j'en assumerais la responsabilité."

Ils n'étaient pas bien nombreux de toutes manières, on pourrait même dire anecdotiques, il n'était pas question de développer le village ou recruter de puissants soldats, mais d'être vrai en ses valeurs.

Cet arrivée soudaine d'humains venant du futur poussait les clans d'exterminateurs à faire quelque chose qu'ils n'avaient pas envisagé depuis longtemps, collaborer. Les "invoqués" étaient si rares, toutes informations devaient être recueillies pour le bien commun. Isamu n'était pas contre, l'isolation poussait des hommes vaillants à être pervertis en se croyant maîtres de leur monde, comme l'était leur ancien chef.

De plus, si leur situation se révélait comme la leur ... Il n'en parlait pas en face des autres Yamada, mais une fois seule avec sa sœur, il laissait son inquiétude trouver mot.

"Iseko, l'arrivée de ces gens et les changements de comportement des démons, cela ne peut être une coïncidence qu'ils arrivent si proches l'un de l'autre, n'est-ce pas ?"

L'instinct d'Isamu ne l'avait jamais trahi, à contrario c'était lorsqu'il l'ignorait que la situation déraille. Son instinct lui disait que ces gens n'étaient pas une menace, du moins celui qu'il a rencontré, mais il lui hurlait également que quelque chose ne tournait pas rond. Est-ce que sa moitié le ressentait également ? Quelque chose d'envergure, qui leur demanderait toutes leurs forces. Il avait peur, de ne pas être à la hauteur encore une fois, et de faiblir à cause de ce foutu bras, mais quand bien même il préférerait vivre ses années restantes paisiblement, il était un homme digne, il ne fuira pas ses responsabilités.
Son instinct ne l'avait pas trahi, mais par tous les saints que Isamu aurait préféré s'être trompé. Cela dépassait absolument tout ce qu'il pensait possible par ces démons, et il les considérait comme le pu du monde. Mais ça, ça lui faisait regretter de ne pas tuer plus lentement chaque démon qu'il a rencontré dans sa vie.

L'île Sado, une atrocité ressemblant à une arène où enfants se battaient, à mort, contre eux-même ou des démons. Les quatres clans avaient détruit l'endroit, à jamais taché par le malheur et l'ignominie, mais ayant également à jamais entaché les enfants pris dans cette folie. Le loup des Yamadas avait été l'un des premiers à les voir, ainsi dépouillés de leur humanité.

Il s'était assuré que tous les démons avaient fui, mais surtout, était mort, avant de retirer son casque et de défaire son armure. Cela était presque ironique, il avait fait cela car avant, quand il avait aussi été dépouillé de tout, un géant en armure était apparu devant lui. Il ne voulait pas que ces petits aient un recrutement aussi musclé que lui ce jour-là.

Il ne se débarrassait pas de sa faux, mais tendait sa main ne la portant pas, le dos contre terre et les paumes vers le plafond. Il ne devait pas avoir l'air rassurant, avec ses cicatrices le rendant tout aussi pitoyable qu'eux, mais il ne voulait pas paraître hostile, c'était le plus important.

"Vous pouvez marcher ?"

Certains le pouvaient, pas qu'ils répondent instantanément, mais une ne pouvait se redresser. Sa jambe, combien d'heures avaient-ils dû passer pour lui faire prendre autant d'angles ?! La nausée lui montait, mais il était fort, plus fort qu'eux tous, il devait donc les protéger. Protéger les faibles, protéger ses pères, protéger les forts lorsque personne ne le voulait, tant de monde qu'il voulait voir sauf.

Il s'approchait, les pas lourds, la tête vide de pitié, mais remplie de compassion. Il les effrayait, bien qu'il cherche à ne pas le faire, mais comment leur en vouloir. La peur était essentiel à la survie, et leur instinct de survie devait égaler le sien, après ce qu'ils ont subi.

Il passait sa main sous sa jambe valide, sous son torse, puis la décollait lentement du sol. Elle était alerte, et c'était sans doutes parce que son corps était en panique absolue, que ses sens était poussé à l' extrême qu'elle pouvait remarquer les palpitations dans le bras droit la tenant, sentir sa prise moins firme que son homologue, malgré l'expression imperturbable de l'homme la portant.

"Partons d'ici. Et ne revenons jamais."

C'était inadmissible, les démons avaient franchi une ligne qu'il pensait bien trop distante pour n'importe qui avec un semblant d'intelligence ! Les démons devenaient une plaie bien trop importante pour l'humanité, même pour eux-mêmes ! Si des yokais "pacifistes" existaient parmis eux, comment en vouloir à celui qui les tuera après avoir subi ces horreurs ?!

Mais il n'en était pas au bout de ses surprises avec les démons, non. La perle, ou plutôt sa destruction, les avait rendus encore plus fous. C'était cette fois une guerre à grande échelle qui s'était créée, une où les chasseurs de démons avaient gagné, mais essuyés d'énormes pertes durant cet affrontement d'un an et demi. Les jumeaux avaient perdu leur mentor ce jour-là, et Isamu le pleurait le plus sans aucun doute.

Lorsque cette période de temps troubles semblait se calmer, et que les choses rentraient dans l'ordre, une série de massacres portant à nouveau le mot abominable sur un piédestal ravageait le pays. Jamais ils ne pourraient être tranquille il semblait, mais c'était à quoi il préparait les générations futures après tout. À quoi il se préparait mentalement chaque soir, chaque matin, chaque instant. Jusqu'au jour où ils seront débarrassés du fléau des démons.