Ishikawa Yoru - Eclipse

Sourire perpétuel, soleil éternel. Brûlant de façon passionnelle. Toi aux rires qui font des étincelles. Toi au cœur enjoué. Au visage si gai. Telles les rizières d’or, tu es plein de vitalité. Tu exprimes avec facilité tes plaisirs de la vie. Presque de façon trop excessive. Tu es plutôt impulsif. Tu es attentionné, serviable comme jamais. Tu aimes aider. Tu aimes être remercié. Non, tu veux être remercié. À cause de cette peur constante d’être abandonnée, d’être rejeté. Étreinte mortuaire, tu cherches à taire ce sentiment qui te pèses. Si tu te montres attentionné, tu seras moins isolé. La solitude est une fosse dans laquelle tu as bien trop peur d’y plonger. Même la regarder te semble un défi impossible à relever. Il est embarrassant pour ton âge de penser comme cela. D’être incapable de vivre pour toi. Mais tu n’y arrives pas. Ton simple reflet te donne envie de casser un miroir. Cette image que tu as de toi est à tes yeux une peinture ratée. Un papier froissé, quelque chose qu’on devrait jeter.

Tes impulsivités nourrissent ta culpabilité et sous ces airs adorables se cache un garçon incapable de se contrôler. À la violence insoupçonnée. Ta colère s’exprime plus qu’elle ne le devrait. Tes gestes sont d’une brutalité que tu n’as jamais désirée. Pourtant, tu en ris. Sous un air sadique, tu t’amuses de la souffrance que tu peux causer avec tes poings, ta lame et ta force. Pourtant derrière, les regrets te rattrapent avec sévérité. Telle une tempête, tu agis. La nature est incontrôlable, et tu ne peux te protéger face à ces vents déchaînés. C’est la haine, ce sont les souvenirs et les blessures qui s’expriment. Dans un rire qui t’échappe, des plaisirs malsains qui te servent de rempart contre toi-même. Un vide qui s’est logé et qui ne cesse de se creuser. Pourtant, tu restes bon vivant. De simples choses pourraient raviver cette douce flamme en toi. Tu ne cherches pas la cruauté. C’est juste que tu la connais et que désormais, il t’arrive de l’imiter. Te mutiler ne t’aide pas à avancer et tu n’es plus capable de pleurer. Ton seul moyen d’exprimer ce qui n’a jamais disparu malgré les années, c’est cette violence tordue qui te fait vivre un cercle vicieux.

Alors réjouis-toi.

Réjouis-toi lorsque tu es encore maître de toi. De ces moments qui peuvent t’échapper à tout instant. De ces doux sentiments qui peuvent être balayés par un simple coup de vent.

Ce cœur incoercible t’offre une liste de défauts dont tu n’es pas fier. Pourtant, il faut se rappeler de tes qualités. Ta grande sensibilité te rend empathique. Ta peur de l’abandon nourrit cette bienveillance auprès des autres. Ton affection se montre sans timidité bien que tu aies du mal avec l’intimité... Tu ne recules jamais face à un combat. Tu n’es pas calme, mais reste courtois. Tu n’es pas patient, mais tu sais faire preuve de persévérance. Ta loyauté est présente, mais, sans doute trop lâche des conséquences pour s’imposer. Néanmoins, tu restes protecteur. Tu n’es pas la personne la plus facile à vivre. Tu n’es pas simple. Tu n’es pas tout à fait toi. Tu te rejettes et as peur que les autres fassent de même. Tu ne peux réprimer tout cela, ces impulsions, cet embarras. Mais au moins, tu ne t’empêches pas de vivre. Tu continues à marcher. Pas à pas. Tu ne veux pas t’arrêter.

Tu refuses de t’arrêter.

Facts : A très souvent les cheveux attachés - Tressés en général - Saigne du nez sans raisons apparentes (mais souvent en période de grande chaleur) – Plutôt sensible aux rayons du soleil et porte une certaine attention à son teint – Porte toujours un parapluie sur lui – c’est pratique – Adore les animaux – Le bricolage et lui ça fait deux – Se blesse très facilement – Porte toujours un bandage sur son bras droit – S’endort très rapidement -  Arachnophobe – Adore se balader dans les villes et s’amuser avec les enfants – Visiter les petites boutiques = vrai plaisir – Frileux comme jamais – Supporte pas le froid en vrai - Aime bien la pluie – Mais préfère le soleil – Aime l’été mais le déteste à cause de ses saignements de nez – Adore les fleurs et s’intéresse à leur langage – il en a un peu honte par contre – lire c’est bien – manger c’est mieux - Très gourmand – Un peu trop sans doute - son tatouage vert se trouve en bas de son dos - Son corps est d'ailleurs recouvert plusieurs cicatrices

CA : Souffle de Jupiter n. 1
Même si Yoru n’avait pas été membre du clan Kurage, c’est sans aucun doute ce souffle qui lui correspondrait le mieux. Il est doué dans très peu de domaines, mais, son plus grand atout, c’est sa force brute. Il sait qu’il a encore quelques défauts, mais il a appris à parfaitement canaliser sa force là où il souhaite. Son corps, il a appris à le connaître, que ce soient ses faiblesses, avec quel poing il est plus à l’aise ou sur quel pied il a le moins d’équilibre. Sa technique de combat est plus barbare que son visage ne le laisse croire et, nul doute qu’il était destiné à naître dans ce clan.

CP : Force humain maximale : Yoru a très vite compris ce qu’il devait forger en lui : sa force. Comme tout membre du clan, c’est quelque chose de presque indispensable, c’est l’une des signatures des Kurage. Et ça l’est aussi pour Yoru. Il en a sué pour atteindre ce niveau, mais, aujourd’hui la force résidant dans ses poings est quelque chose dont il devrait être fier.

Réflexes humains de pointe : Il est normal qu’il ait appris à perfectionner ses réflexes, c’est une des bases chez un exterminateur. Un atout conséquent pour survivre face à des êtres surnaturels qu’il sait désormais maîtrisé.

Excellent vendeur : Si Yoru manque cruellement d’endurance comparée à d’autres, il a appris à bien vendre. Malgré son traumatisme, il a su retrouver le sourire et étant naturellement enjoué, cela joue en sa faveur quand il doit faire des affaires. Même s’il est plutôt impatient, étrangement c’est un garçon persévérant qui sait utiliser les bons mots pour réaliser ses objectifs.

Armes :  Yoru se bat principalement au corps-à-corps et à l’époque, se battre avec une arme paraissait presque impossible pour lui. C’était une véritable catastrophe et il s’est entraîné durement rien que pour atteindre un niveau correct. Après beaucoup d’efforts et d’échecs, le katana est une arme qu’il a réussi à apprivoiser, il cache d’ailleurs sa lame dans son parapluie. Et à part le katana ? La lance n'est clairement pas faite pour lui alors il s’est réfugié dans le maniement de l’arc. Du moins…. Il essaye. Il sait viser et atteindre sa cible, mais il manque encore d’entraînement. Disons donc que c’est la deuxième arme qui donne des résultats moins catastrophiques.

The leaves fall, weak, but the fragility allows to develop its own strength. (music)

Les feuilles commençaient à tomber, on y entendait les pleurs d’un nouveau-né. Dehors, c’étaient les restes d’une brise d’été sous une nuit étoilée. Un soir où les parents oubliaient tous leurs remords. Où seul le bonheur avait sa place. Où arrivent de nouvelles angoisses. L’enfant et la mère, se sentaient-ils bien ? Ces inquiétudes sont naturelles, l’Homme n’y peut rien. Émotions complexes qui se complètent. S’opposent et se diffèrent. Dès l’instant où ils naissent, dès l’instant où tout commence…

Yoru. Enfant de la Nuit. Toi aux doux cheveux roux. Ton avenir n’est qu’un long courant aux chemins infini.

–

Le clan Kurage. Un clan du Sud-ouest, connut pour sa brutalité. Force barbare, ses membres ne seraient pas des diplomates. Ils sont fiers, se marquent de la couleur verte et dévoilent à tous, ce tatouage qui montre d’où ils viennent. Pourtant, ils sont solidaires, soudés. Et c’est dans ce cadre que Yoru est né. Un cadre agréable, où la joie régnait. Il avait deux parents aimants. Un clan dont il était fier de son appartenance. Des étoiles dans les yeux, il était heureux comme enfant. Voulait se battre aussi auprès de ceux qu’il aimait. Pour lui, c’était sa destinée. Être exterminateur, aider les plus faibles, sauver ceux qui le méritaient… Ses parents l’ont bercé de ces paroles nobles. Pourtant, il devait retarder son apprentissage. Il devait rester là dans son lit, bien sage.

Yoru est né plutôt frêle.
Faible tout comme sa mère.

Le garçon n’était pas aussi endurant que ceux de son âge. Contrairement à ses compères, il ne supportait pas très bien le soleil. Du sang coule souvent de son nez et lorsque vient l’hiver, il reste souvent alité. Il n’a clairement pas un bon système immunitaire et ses crises d’anémie étaient que trop fréquentes à l’époque. Prendre conscience de son retard lui a fait un choc. Il restait spectateur de cet écart qui se creusait. Pour cela, il se détestait. Il était frustré, cherchait tant bien que mal à les rattraper. On avait beau essayer de le rassurer, Yoru avait beaucoup de mal à l’accepter. Un sentiment qui prend de l’ampleur. Chaque jour. À chaque défaite. Chaque échec.

Un sentiment qui se répète sans cesse.
Mais ce n’était rien face à ce que lui réservait le destin.

Un moment de joie s’est transformé en désastre. Une nouvelle naissance pour une grande perte. Elle pousse son dernier soupir, son dernier souffle. Sa vie s’échappe soudainement, c’est sa mère qu’ils enterrent avec ce goût si amer tandis que le garçon tenait sa petite sœur dans ses bras. Ayaka a provoqué quelque de nouveau en lui, toute son amertume accumulée s’est transformée en une force qui lui permettait d’avancer. De faire un pas encore plus déterminé. Un fardeau ? Jamais il ne l’accepterait. Il refusait de l’être, il devait se dépasser. Pour son père, la vie était devenue compliquée. Laissant souvent ses enfants avec leurs grands-parents ou d’autres membres du clan. Sa fatigue se voyait constamment en plus de n’avoir jamais le loisir de pleurer sa défunte amante. Yoru voulait aider. Faire le ménage, cuisiner. Il voulait grandir, être quelqu’un sur qui son père pouvait se reposer. Mais voilà…

Il en était incapable.

Incapable de correctement nettoyer. Incapable de bien ranger. De bricoler ou réparer quelque chose qui se serait cassé. À chaque fois, quelque chose n’allait pas. Il est trop maladroit. Ce n’est pas non plus un sabreur. Pouvait-il seulement devenir exterminateur ? Oui… Oui, car le rouquin était une bête dans le combat. Il n’avait pas réellement acquis les compétences, mais il avait une force brute surprenante. À la force de ses poings, de ses pieds, il réussissait à se démarquer. Il était l’image parfaite des barbares du clan Kurage. La brutalité peinte avec art. Le combat était son domaine, c’était l’unique où il arrivait à s’améliorer. Pas sans efforts. Il en a sué, dégueuler et parfois pleurer. Mais il ne s’est pas arrêté, restant persévérant malgré son manque de patience. Il voulait être un grand-frère digne. La perte d’un parent est une chose difficile à vivre. Yoru ne l’a que trop vite compris. Plus Ayaka grandissait, plus il le savait… Il devait se dépasser. La récompense de ses efforts ne fut que le début de ses pires remords.

Yoru se sentait enfin utile. Il pouvait accompagner son père dans quelques missions. Son avenir en tant qu’exterminateur devenait de plus en plus clair. Il était de plus en plus proche. Il était fier. Son père était fier. Sa sœur le regardait avec émerveillant et les choses s’arrangeaient doucement. Même s’il est toujours incapable de faire correctement la plus simple des tâches. Toujours incapable de tenir une arme correctement. Le roux a acquis des compétences. Le garçon avance. Mais tout a basculé. On ne l’a pas prévenu. Il ne s’y est pas attendu. Cela aurait pu être un simple jour d’été. Une simple journée. Une mission qui aurait dû bien se passer. Mais la Mort aime se montrer sans prévenir, oh elle aime ça, sortir de l’ombre pour mieux nous maudire. Ce jour-là, elle est venue avec malice, avec sourire. Sous la forme d’un yokai aux sombres vices. Une aura, une pression qui les paralysent, sa silhouette sors de la pénombre, immense, ignoble et féroce. Pour le jeune garçon, tout s’est passé trop vite. Beaucoup trop vite.

Attention contenu sensible, on parle ici de violence gratuite, de torture physique et psychologique. Je ne pourrais pas dire si c’est trop détaillé, je ne m'en rends pas compte, mais mieux vaut prévenir que guérir, pas tout le monde est à l’aise avec ça ! Si vous voulez passer il y aura un message en rouge plus bas pour dire que le passage est fini.

Madness only takes hold of sane people (music)

Il ne fallut que quelques secondes, quelques secondes avant qu’il entende son père crier son nom. Qu’il vit l’effroi déformer son visage. Il sent comme un liquide chaud, il baisse les yeux, voit ce rouge s’étendre. L’origine de ces traces sinistres sort de son ventre. La douleur se manifeste seulement lorsqu’il se rend compte que sa chair a été découpé. Découpée soigneusement. De façon à ne pas toucher un organe vital, de façon à ne pas l’achever. Oh, oui, ce monstre n’a pas cherché à le tuer, semblerait-il qu’il souhaitait s’amuser. Se délecter de la faiblesse humaine. De ce cri d’agonie, de ce désespoir qu’il lit. Il brûle, le garçon se sent brûlé, face à la douleur qui ne cesse de le consumer. Il est jeune, fragile, même cette entaille délicate est pour lui un supplice. Ce n’était qu’un enfant. Un pauvre enfant… Son parent n’a pas le temps de se préoccuper de lui, il n’a pas le temps de faire un pas vers lui. Son dos se déchire, il s’écroule lui aussi. Les yeux dans les yeux. Cette famille qui ne peut plus être réunie. Ils entendent ce rire maléfique. Sa voix est grave. Son regard fait ressortir tout son sadisme, son plaisir :

« Bien, avec qui devrais-je commencer ? Vous voilà tous les deux à geindre, pauvres humains, pourtant, j’ai bien fait attention à ma découpe. Vous ne mourrez pas. Pas pour le moment du moins. Vous survivrez, jusqu’à ce je m’ennuie de vous voir pleurer. Ahah, peut-être vous préférez la mort ? Si vous me suppliez, je peux peut-être daigner vous épargner. Je dis bien peut-être... »

Yoru était paralysé. Terrifié. Sa voix était incapable de se manifester, pourtant son père, lui, se relevait. C’était un exterminateur, un homme qui avait vécu des combats, connu un entraînement difficile. Un homme avec une certaine force physique et mentale. Il n’allait pas se laisser tuer. Il n’allait pas laisser ce yokai faire ce qu’il voulait. L’autre s’en amusait. Oui, il préférait voir les humains se débattre en vain. Pour lui, c’était plus intéressant, moins ennuyant. Son père dit à son fils de s’enfuir. De partir. Le plus loin possible. Que tout ira bien. L’enfant obéit. Il prend sur lui. Il se demande s’il va s’en sortir. S’ils vont tous les deux survivre. Continué à être heureux.

Désespoir.

La nuit voile le ciel, il faisait si noir, seule la Lune était la lueur de son espoir. Il entendait le bruissement des feuilles. Les animaux qui murmuraient, jacassaient. Les ombres des arbres étaient une angoisse. La vision se trouble, le sang a arrêté de couler, mais la sensation de cette chair découpée est permanente. Ça colle à ses vêtements tandis que ses larmes ne pourront pas les laver. Elles ne sont plus capables de couler. La solitude est pourtant ce qui l’a le plus marqué. Sans savoir où aller. Où est-ce qu’il se dirigeait. Il faisait si sombre. Il se sentait si petit, engloutit. Tous ces bruits, c’était comme s’il était suivi, ou bien était-ce son imagination ? Il entend encore son rire. Tout résonne en lui. Il appelle son père. Quelqu’un à l’aide. La folie le gagne. Il est incapable de dormir. Incapable de penser correctement. Pris dans un tourbillon de tourments, où se dirigeait-il ? Il tombe. Se relève. Glisse. Se fracasse par terre. S’emmêle les pieds. Trébuche et se met à divaguer. S’endort seulement quand son corps ne plus avancer. Ah le pauvre garçon… Ce qu’il ne sait pas, c’est que cette présence qu’il ressent si près de lui… Ce n’était pas un cauchemar.

C’est un yokai qui le traque.

Ce yokai. Qui se rit de lui. Qui le voit si faible. Se délecte de ce spectacle. Durant toute une nuit. Toute une journée. Où il se contentera de l’observer. De voir un enfant partir à la dérive. Laisser la folie l’envahir. Son visage se déformait. Sa réalité l’angoissait. Jusqu’à s’en lasser. Jusqu’à ce qu’il décide de casser son jouet, d’en finir et d’aller chercher à autre endroit où s’amuser.

Yoru se souviendra toujours de ces sentiments pesants. De cet effroi constant. Yoru s’est mis à rire au bout de plusieurs heures sans voir aucun espoir autour de lui. Il s’est mis à parler tout seul. Chercher des fantômes. Il a fini par se mutiler pour savoir s’il rêvait. S’il n’était pas tout en train d’imaginer. Il s’est recroquevillé, relevé. Il n’avait plus la notion du temps. Plus la notion de quoi que ce soit. C’était contre la démence qu’il se battait. À chaque pas, c’est vers l’Enfer qu’il allait. À chaque pas, c’est lui-même qu’il perdait. Et alors qu’il croyait encore halluciné, avoir imaginé un bruit…. Cette silhouette est réapparue. Ce monstre désormais ennuyé, lassé. Il voulait en terminer, l’exterminer, le torturer et le bouffer.

C’est à son père que Yoru a d’abord pensé.

En voyant tout le sang sur le corps du yokai, un sang qui n’a pas été lavé. Des marques qui l’ont paralysé. Figé. C’est son cœur qu’il entendait résonner. Le monde qui semblait s’être arrêté. L’enfant se fait réveiller par son instinct de survie, un instinct qui le pousse à fuir. À essayer tout du moins… En vain. Il se fait attraper, traîner. Il avale la terre, sent son visage s’écorcher à cause des cailloux qui traînent. Il cri à l’aide. Il prie. Demande pitié, veut être épargné. Tend la main là où personne ne pourra la saisir et il le sait. Il est juste désespéré. Désemparé. Il sent des griffes le transpercer. Sa peau le brûle, lorsqu’elle se retire avec délicatesse. Il a cette impression qu’on est en train de le dépecer. Ses ongles saignent tellement, il s’accroche au sol. Il se fait tirer les cheveux, étrangler. La créature le laisse respirer, elle le laisse s’échapper et retourne le chasser à la seconde où l’espoir se lit dans les yeux du garçon. Sa respiration se coupe. Des pleurs. De l’agonie. De la violence gratuite. Du sang qui gicle. Une scène morbide.

Yoru se souvient du goût de la terre.
Il se souvient de la sensation sur sa chair.
Son corps aussi se souvient.
Ils se souviendront à jamais.

Il perdait trop de sang. Il se vidait. Le jeune apprenti était sur le point de mourir ? Il n’avait plus la force de hurler. Plus la force de se manifester. En écho aux rires de son bourreau, il s’est mis à sourire nerveusement. Pitoyablement. Espérant que tout se termine. Pourtant, un miracle est parvenu. Une lame, un éclat, tranchant à la perfection ce monstre. Des armes, des coups qui le vengent. Yoru ne connaît que trop bien ces visages, ce sont des membres du clan, des gens qu’il aime et qui se jettent sur lui une fois le travail fini. Cette inquiétude, cette chaleur, cette douceur… Cela ne faisait même pas deux jours, mais pour l’enfant, cela avait duré des semaines. Des années. Il n’a pas osé y croire, il pensait encore imaginer des voix. Pourtant, c’était la réalité. Il était sauvé. Il était en vie, entre des mains qui jamais n’oseront le blesser. Mais… Cette force, cette agressivité l’a marqué au plus profond de son être. Cette partie de chasse interminable l’a endommagé. Il ne serait plus jamais le même. Ce jour-là, une part de lui est morte laissant place à quelque chose de nouveau. Quelque chose de dangereux. Quelque chose d’incontrôlable qui a fleuri avec le sang de cadavres. Yoru a laissé quelque chose derrière lui.

Quelque chose qu’il ne retrouvera sans doute jamais….

Passage terminé pour les sensibles, vous pouvez passer à la suite !

-
He must not forget. Who he is, what he has lost and what he will never find again.(music)

Des mois ont duré, alors qu’il est resté ainsi alité. Encore. Mais, cette fois, c’était plus que sa fragilité, c’était son cœur qu’on avait piétiné. Chaque nuit, il hurlait, il se débattait pour un rien, il se mettait à rire. À pleurer, il se mutilait. Son état ne s’améliorait pas, mais, à chaque fois sa famille réussissait à le calmer… On le prenait dans les bras, le rassurait d’une douce voix. Mais, dès qu’il réussissait à reprendre ses esprits, dès qu’il croisait le regard de ceux qu’il aimait, une honte l’envahissait. Un dégoût envers lui-même. La peur de les blesser… Parce qu’il était devenu très violent. Beaucoup trop… Seul le temps lui a permis d’aller un peu mieux. Son rôle de grand-frère qui reprenait le dessus. Le sourire de ceux qui le soutenait. Cette chaleur qui le réconfortait. Son visage reprenait des couleurs. Il se remettait à sortir et décida même de reprendre les entraînements. Mais… Ces souvenirs le hantaient, IL le hantait. Tellement que Yoru avait tendance à vouloir imité son sadisme. À trouvé du plaisir dans la souffrance des autres. Face à des mannequins, il s’imaginait découper de la chair. Face à yokais, il dévoilait un nouveau visage. Ce n’étaient que des démons et il était normal qu’ils les haïssent, mais… Sachant ce qu’était la torture, il se trouvait tout d’un coup bien plus monstrueux. C’était comme s’il exprimait tout ce qu’il avait enduré, sa haine, sa tristesse, sa violence, sa souffrance… Il essayait de se contrôler. Il s’en voulait, il a même tenté de se suicider. Plusieurs fois. Le visage de ses proches le ramenait toujours. Chaque jour.

Il aurait pu abandonner l’idée d’être exterminateur. Il aurait sans doute dû…. Mais il a cette fierté. C’était son rêve, celui de son père… Il était incapable d’arrêter. C’était peut-être parce qu’il avait besoin de se défouler. C’était surtout parce qu’il avait peur de réellement se perdre, d’oublier pourquoi il n’avait jamais abandonné, pourquoi il s’était toujours relevé.

Yoru aura mis bien plus de temps à enfin pouvoir être nommé Demon Slayer. Il avait un retard conséquent comparé à ses compères. Il lui fallut des années pour prouver qu’il était prêt. Il a réussi à cacher à nombreux cette nouvelle facette. Il a réussi à remonter la pente, mais à quel prix ? Il n’en savait rien. Il était terrifié face à ce nouveau lui. Il n’osait plus se regarder dans le miroir. Il ne voulait pas faire de mal. Ayaka a déjà été blessée à cause de lui, à cause de ses émotions parfois trop excessives. Ses grands-parents ne pouvaient sans doute plus le supporter. Sa famille était constamment exposée contrairement aux autres. Il devait partir. Il n’aimait pas la solitude, il ne la supportait plus. Mais… Ce n’était rien comparé à cette peur de commettre l’irréparable.

Il est parti dès qu’il le pouvait.
Dès qu’il a cessé d’être apprenti, il a décidé de partir.
Il avait beau avoir réussi à retrouver la joie de vivre. Il était rongé intérieurement. Il l’est à chaque instant. Hier comme maintenant.

-

Yoru a grandi baigné par des paroles nobles. Yoru est né aimable et serviable. Même si, désormais sa gentillesse cache aussi des intentions plus égoïste, tant qu’il continuera à poursuivre son « rêve ». Cette doctrine que ses parents lui ont offerte. Il sera encore Yoru. Il saura qu’il est lui-même… Il saura que celui qui est né Ishikawa Yoru, a encore une place en lui.