(fb tw) How does it feel? To know i'm not yours? ❞ ft. Sasori

L'ennui est un sentiment que tu détestes. Rester sur ton trône ne te convient pas. Tu as besoin de bouger, de t'occuper l'esprit, les mains, et tout autre chose. Cela fait un petit moment que tu n'as rien eu de passionnant à faire. Tu es alors descendu, tôt le matin, dans les allées sableuses de Mino. Tu montres que tu es là. Tu te fais remarquer de par ta présence, ton aura. Après tout, tu es connu dans toute la province.

Tu offres une protection temporaire.
Jusqu'à ce que tu t'ennuies.
Jusqu'à ce que ton but soit atteint.
En échange de leur respect, de leur admiration.
De leurs informations parfois intéressantes.

Alors prétextant des choses importantes à faire à l’énergumène qui squatte ta maison depuis quelques temps déjà, tu es sorti. Tu as descendu les escaliers de ta demeure pour te promener dehors, pour offrir à tes fourmis préférées ta présence, quelques salutations brèves.

Tu te montres.
Tu aimes cette attention.
Ces regards craintifs et admiratifs.
Il est si rare que Sasori fasse profiter de sa personne.
Dans une visite imprévue.

Tu es dans tes pensées. Le regard perdu dans la grisaille des nuages, tu n’entends pas les appels de la vieille femme, qui te demande si elle te sert à nouveau. Un geste de la main lui répond, et tu lèves, déposant quelques pièces pour elle. Tu aimes agir de manière généreuse, voir sa mine s’illuminer. Parce qu’elle te remercie. Parce que plus tard, elle demandera à son fils de te ramener de la nourriture, de l’alcool ou des vêtements.

Ils le font tous.

Tu n’as rien de foncièrement généreux. Lorsque tu agis, une idée est toujours cachée derrière ton esprit démoniaque et tordu.

Tes pas te mènent dans la forêt environnante alors que la pluie commence doucement à tomber sur les feuillages de fin de printemps. Ce temps ne te gêne pas, tu aimes être en extérieur, et cela est sûrement du à ta résistances aux changements de températures. Tu ne les ressens pas. Jamais.

La journée passe à une vitesse hallucinante. Lorsque tu relèves une nouvelle fois les yeux, le ciel s’est assombri. Tu ne vois pas la lune, mais le soleil a entamé sa mise au lit. Tu t’étires de tout ton long, avant de sursauter légèrement lorsque ton précieux ami apparaît à tes côtés.

« Que se passe-t-il ? »

Quelques chuchotements échangés.
Il disparaît à nouveau.

Un sourire sur ton visage.
Une pointe d’énervement dans les yeux.

Tu te dépêches de rentrer chez toi. Dans ce domaine qui sent le Ryomen Sukuna jusque dans le papier de riz des portes.

Un homme.
Chez toi.
En présence de cette enfant ingrate.

Un cheval t’attend déjà à l’orée de la forêt, tu n’attends rien pour monter dessus et le forcer à partir au galop.

Une odeur te parvient. Tout en montant les escaliers qui mènent à la salle principale de ton domaine, tu crispes la mâchoire, le regard froid et déterminé. Tu ne sais pas pourquoi, aujourd’hui en particulier, tu es si énervé.

Qu’elle fasse ça derrière ton dos ?
C’est une enfant, mais pas la tienne.
Tu n’es pas ainsi avec Akane.

Alors pourquoi ?

En s’apercevant de ta présence, en entendant tes pas lourds dans le couloir, les domestiques te regardent avec surprise, les yeux écarquillés.

Que fait-il ici ?
Oops.

Ils filent droit. S’en vont. Ils savent comment tu es. Qui tu es. Ils te connaissent par coeur.

Sans attendre, dans le même élan déterminé, tu ouvres la porte de sa chambre. Découvrant alors deux corps enlacés mais pas encore complètement nus. Un sourire terrible se glisse sur tes lèvres, alors que ton épaule rencontre le bâti de la porte, croisant les bras par la suite.

« Lorsque son maître s’absente, cette petite a tendance à recueillir des chiens errants. Que dois-je faire ? Lui ouvrir la gueule jusqu’à le fendre en deux ? Ou bien le dévorer sur le champs ? Izanami, je te laisse le choix. Les deux me conviennent. »

Malgré la pénombre, de tes quatre yeux rouges vif, tu parviens à déceler les mains de cet homme sur le fessier de cette petite fille que tu as pris sous ton aile. Tu te retiens de le déchiqueter sur le champs. Cela serait donner une certaine satisfaction à Izanami. Qu’elle arrive à effleurer ta fierté, ton égo. Tu ne dois pas lui montrer cela.

Tu te contentes d’être toi-même. Le ton que tu prends trahit quelque peu ton agacement. L’odeur que dégage ce vaux rien est humaine, et cela ne te plaît guère. Tu restes à la porte, épaule contre bâti, les bras croisés, le regard sévère et dur, jugeant la situation.

Les mains posées sur ta propriété sont retirées bien vite. Mais pas assez à ton goût. Une envie soudaine de déguster de la chair humaine envahit tes sens, bien vite oubliée par le corps à moitié dénudé d’Izanami. Cette petite fille devenue une femme sous tes yeux prudents.

Quand est-elle devenue si délicieuse ?
Ton regard se faufile sur sa silhouette, sans honte, sans hésitation.
Sa beauté te frappe de plein fouet, bien que ton expression ne change pas.

Elle te demande ce que tu fais là. Tu te permets de ricaner à sa demande, tout en t’approchant d’elle.

« Veux-tu me demander ce que je fais chez moi ? Ou souhaites-tu savoir la raison pour laquelle je suis dans cette chambre ? »

Une légère pause, tandis que tes mains effleurent la douce peau de ses bras, remontant avec une attention sincère les pans de son Kimono, tandis que son regard s’accroche au sien.

« Ma chère Izanami. As-tu oublié qui je suis ? »

Tu as bien remarqué qu’elle se place entre l’humain et toi. Cependant, tu espères qu’elle n’oublie pas la force de persuasion dont tu peux faire preuve lorsque nécessaire.

Elle te provoque par des mots qui tentent de te piquer à vif. Quand est-elle devenue si téméraire ? Est-ce la frustration sexuelle qui parle ? Ou possède-t-elle cette force de caractère qui lui faisait défaut auparavant ?

Tu es fier de toi.
Pour ce qu’elle est aujourd’hui.

Elle semble toutefois oublier où est sa place. Ton regard se fait plus dur. Naturellement, ton aura de Chef, de Yôkai dominant et dominateur fait surface.

« Viens-tu de me donner un ordre ? »

Les pans de son kimono remontés, tu l’attrapes violemment par le col pour la rapprocher de toi. Tu la regardes dans les yeux, puis reportes ton attention sur cet humain qui ne sait pas quoi faire.

« Es-tu encore ici ? »

Son visage change de couleur, d’expression, il s’en va sans demander son reste.

Un frisson vient dresser les poils sur tes bras lorsqu’elle prononce ton prénom. Cette situation, bien que déjà vue auparavant, est nouvelle. Tu ne l’as jamais regardée de cette façon, parce qu’elle n’était qu’une enfant. Tu n’es pas tordu à ce point, dira-t-on. Tu n’es pas attiré par les enfants. Cependant, as-tu réellement une gamine en face des yeux ?

Elle n’y ressemble pas.
Plus aujourd’hui.

« Je dois le répéter puisque tu ne sembles pas comprendre. »

Avec respect, tu te permets donc de remonter les pans de son Kimono léger et doux sur ses épaules, pour le refermer. Tu ne veux pas voir ce corps. Au risque de laisser tes instincts démoniaques prendre le dessus sur ta raison.

Cette aura écrasante que tu possèdes, elle s’active lorsque tu es contrarié. Lorsque tu souhaites faire plier ton vis-à-vis. Ce n’est pas la première fois que ton agacement te pousse à soumettre Izanami par cette compétence naturelle. Tu ne sais même plus lorsqu’elle agit seule ou lorsque c’est toi qui la provoques.

Elle te dévisage, tout comme toi, tu la regardes. Ce n’est qu’un combat de coq, même si au fond d’elle, elle doit savoir que le gagnant est connu d’avance. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a pas su triompher face à toi, tu sais que ce n’est pas prêt de changer. Devais-tu lui rappeler cela aussi ?

Sa déception visible sur son visage lorsque sa victime d’une nuit se tire la queue basse entre les jambes, tu te permets de lui rire au nez. Ses provocations t’irritent vraiment et cela doit se voir à la lueur de ton regard. Malgré tout, tu essaies de rester serein.

« Je ne me pense pas puissant, je le suis. Veux-tu une preuve ou ta bouche acérée va-t-elle rester fermée cette fois ? »

Les mots suivants provoquent d’abord un sourire passager.
Avant qu’elle ne te pique réellement.

Tu ne devrais pas répliquer à cette provocation puérile. Pourquoi te contrôles-tu avec elle ? Peut-être que cette affection qui coule dans ton regard depuis son arrivée t’empêche de voir au-delà. De la voir autrement. Est-elle une femme ? Est-elle une enfant ? Tu ne saurais dire. Tu n’as jamais daigné la regarder autrement ?

Est-ce possible aujourd’hui ?

Lui faire peur.
Tu veux voir cette crainte sur son visage, pour te rappeler que c’est toi qui l’as éduquée. C’est toi qui l’as rendue ainsi. Elle a bien suivi les leçons, elle est devenue comme toi. Tu contractes ta mâchoire, serrant le tissu entre tes doigts.

« Veux-tu que je te punisse à nouveau ? Comme l’enfant que tu es. »

Aucun sourire. Un ton froid. Enfant, tu l’appuies avec une amertume non dissimulée.

Avec une force brutale, tu la pousses sur le lit et te mets au-dessus d’elle, tenant ses bras de chaque côté de son visage. Tu es si sérieux que c’en est presque effrayant.

« Que comptais-tu faire avec cet humain sous mon toit ? »

Si son regard était un fusil, à présent, tu serais criblé de balles, de poudre noire. Tu ne ressemblerais à rien d’autre qu’un vulgaire morceau de chiffon qui a subi le temps et la colère. Cependant, le fait qu’elle garde sa bouche fermée te fait plus plaisir que tu ne pourrais l’avouer. En un sens, c’est te confirmer que tu as raison.

Mais la véritable question est :
As-tu eu un jour tord ?
Non. Parce que tu es Sasori.
Tes paroles sont absolues.
Personne ne te contredit.

Qui est-elle aujourd’hui pour oser te contredire ? Te défier ? A-t-elle besoin de nouvelles sensations fortes ? Est-ce la raison pour laquelle elle agit de manière si effrontée ?

Son regard trahit le sentiment de haine qui l’anime. Cette émotion qui est entièrement dirigée vers toi. Tu sais qu’elle ne pourra jamais te détester, peu importe à quel point elle essaie. Qu’elle se débatte avec sa crise passagère autant qu’elle le veut, s’il faut que tu l’enfermes à nouveau pour qu’elle comprenne qu’elle t’appartient et que tu as plein pouvoir sur elle, alors soit.

Cependant, dés que tu fermes les yeux une fraction de secondes, tu la vois, elle.
Cette peau blanche dénuée d’imperfections.
Ces longs cheveux d’un vers profond, retombant sur ses épaules.
Ce kimono précédemment descendu sur son buste.

Tu ne peux enlever ces images. Peu importe à quel point tu tentes de les chasser. Mais à force de te provoquer, tu réagis. On doit se méfier de l’eau qui dort, n’est-ce pas une expression correcte ? Tu n’es jamais calme, tu n’es jamais dans la demi mesure. Izanami ne devrait jamais oublier ceci.

En peu de temps qu’il faut pour le dire, tu te retrouves sur elle, sur ce lit qui grince lorsque ton poids rejoint son corps frêle. Tu ne détournes pas une seule fois les yeux, comme pour te retenir de le mettre ailleurs. Tu te forces à ne pas le descendre.

« Sais-tu au moins dessiner ? Ne t’avances pas sur ce genre de choses, ou je pourrai te contraindre à apprendre l’art de la peinture. »

La peinture ravive de douloureux souvenirs. Tu les contiens, les éloignes.

Tu la sens bouger sous toi, ce qui provoque un léger sourire sur tes lèvres. Qu’a-t-elle en tête exactement ? Se défendre ? Contre toi ? Son geste est futile. Tu vois sa bouche, ses petits dents aiguisées, désireuses de mordre quelque chose, comme elle en avait l’habitude des années auparavant.

Qu’est-ce donc ?
Ce sentiment qui t’anime.
Cette envie de lui donner l’opportunité de le faire.
Non. Cette envie de la mordre tellement fort qu’elle ne l’oubliera jamais.

Et puis sa voix résonne dans tes oreilles, t’arrachant un frisson douloureux. Cette voix … Tu t’approches de son visage, une tension palpable se crée lentement entre vous. Une tension inexplicable. Une tension qui ne cesse d’augmenter à chacun de vos mots.

« Et bien, tu passeras une très bonne soirée, à t’amuser avec moi à présent. »

Sur le moment, tu n’as pas peser tes mots. Cela sonne comme de la provocation, comme une proposition indécente. Sans doute en est-ce. Ta nature reprend peu à peu le dessus. Il est hors de question que tu lui autorises ce genre d’ébats dans ta maison. Sous ton toit.

Avec quelqu’un d’autre.

Son souffle mélangé au tien, dans cette position de retenue évidente. Tu as le malheur de quitter un instant ses yeux pour les glisser sur son visage, sa peau couleur pêche et ses lèvres qui ne veulent qu’une chose. Te mordre. Te faire du mal.

Pourquoi ?
Pourquoi te déteste-t-elle à ce point ?

Son regard te balance sa haine. Si le venin sortait de ses yeux, tu aurais été immédiatement touché et empoisonné. La façon dont tu la regardes, cette manière de plonger tes yeux au plus profond d’elle. Tu la déshabilles. Tu la mets complètement à nu sous toi.

C’est ainsi.
C’est ce don naturel que tu possèdes.
Tu soumets qui tu le souhaites.

Bien qu’elle se débatte, elle ne parvient pas à se défaire. La réalité n’est pas bien différente. Elle semble vouloir s’en aller de toi, se battre avec toi, mais ses efforts sont vains. Elle ne te touche pas comme elle le souhaiterait. Tu n’es pas insensible à ces tentatives, c’est la raison pour laquelle tu es revenu à cette vitesse.

Ce qui t’appartient doit le rester.

Cependant, à l’heure actuelle, elle joue avec ta patience, et elle n’est pas bien développée.
Elle vise directement ta fierté avec son insolence, et elle arrive à la frôler de sa voix douce, bien que tu ne lui montres pas.

Un grognement interrompt tes pensées.
Un murmure te parvient.
Tu fermes les yeux.
Appréciant le ton de sa voix.
T’imprégnant de ses mots.
De son arrogance.

Elle t’agace.

Mérite-t-elle que tu t’énerves pour cela ?
C’est ce qu’elle attend après tout.
Que tu réagisses comme elle le souhaite.

Tes quatre yeux rouges sang se plongent dans les siens. Ton visage s’éloigne d’elle, jusqu’à totalement quitter cette position dominante que tu exerçais jusqu’à il y a quelques secondes. Tu te relèves, remets ton kimono en place et sembles te désintéresser d’elle.

« Oui, tu as raison. Pourquoi perdre mon temps avec toi alors que des centaines d’autres personnes ont réellement besoin de moi ? »

Tu ne lui accordes plus aucune attention. Tu juges qu’elle ne le mérite plus. Agir de cette façon du jour au lendemain, tu ne le comprends pas.

« Tu es comme un chien errant, toi aussi. Je t’ai offert l’asile, de l’argent, une éducation. Une famille. Mais il semble que le jour où tu mords la main de ton maître soit arrivé. Sais-tu ce que l’on fait à ces bêtes sans cervelle ? »

Tu es piquant. Ta voix est ferme, presque cruelle.

Tu marques une pause et gardes le silence, la laissant réfléchir d’elle-même. La réponse est évidente. La plupart du temps, lorsqu’un chien se retourne vers son maître, lorsqu’il ose le bouffer après tout ce qu’il a fait pour lui, on lui offre une dernière chose : la mort.

Ce n’est pas un geste généreux. Il s’agit de terminer ce contrat de bienveillance accordé à ce foutu canidé par un acte de violence, pour lui faire comprendre une dernière fois, qui a les cartes en main. Tu inspires longuement, et expires l’air, lassé de cette conversation qui tourne en rond.

Elle n’a pas envie de s’amuser avec toi en particulier.

« Bien. »

Il est temps de la laisser finir sa crise toute seule. Tu n’es pas désiré dans cette pièce, et tu as suffisamment écouter ses propos arrogants et insolents. Tu tournes les talons, t’apprêtes à partir de la chambre, mais t’arrêtes un instant.

Et ton regard se pose à nouveau sur elle.

Sa mine change. En une fraction de seconde. Lorsque tu te retires. Lorsque tu la libères de ta présence, lorsque tu calmes ton aura dominante pour la reprendre avec toi, dans ce geste d’éloignement significatif. Oui, tu veux t’en aller, la laisser dans sa petite guerre intérieure. Parce qu’au final, n’est-ce pas le but de cette dispute ?

Elle nie.
Elle refuse.
Mais elle devra se rendre compte.

Qu’elle n’est rien sans toi.

Sans toi, dans sa vie, que serait-elle devenue ? Tu n’y as jamais pensé jusqu’à cet instant. Peut-être qu’elle serait morte dans un coin. À s’en prendre à tout et n’importe quoi et qui, elle aurait fini par tomber sur plus fort qu’elle. Sur un Yôkai de ton envergure. Qui l’aurait balayée sans même ciller.

Devrait-elle te remercier ?
Oui.
L’as-tu sauvée ?
Oui.

L’aimes-tu ?
Tu ne le sais pas.

Il faut te rendre à l’évidence. Si tu es ici, avec elle, si tu te disputes avec elle, cela traduit une certaine affection, n’est-ce pas ?

Tu n’es pas expressif. Tu ne sais pas le dire. Tu ne sais que rabaisser, exposer des faits. Tu n’es capable que de lui rappeler sa position. Que d’affirmer ta force, ta puissance, ta dominance. Tu as raison, ce n’est pas négociable, ce n’est pas discutable.

Pas avec toi.

« Puisque tu te penses capable de me juger, je te laisse me dire qui est le pire de nous deux. »

Tu détournes ton attention, prêt à partir, en la laissant dans ses enfantillages. Quand. Le son significatif d’une lame vient frôler ton oreille, ta joue. Tu ne bouges même pas. Une légère marque se forme sur ton visage, une goutte sanguine s’échappe, suivie par quelques autres.

Un léger sourire étire tes lèvres, laissant supposé qu’elle ne peut s’en prendre à toi.
Qu’elle est toujours sous ton joug et que ce n’est pas encore le jour où tout doit prendre fin.

Sa colère et sa frustration sont évidentes sur ses traits, ce qui t’amuse énormément. Tu lui jettes un regard rempli d’arrogance, ce sourire si provocateur qui flotte sur tes lèvres est comme un appel à l’action.

Et elle y répond. Bien plus vite que tu ne l’aurais espéré.

Elle s’élance vers toi en une fraction de seconde. La curiosité te pousse à ne pas bouger, attendant de voir ce qu’elle compte faire. Tu sais que tu ne risques rien. Tu n’as pas peur d’une telle brindille, d’une fille que tu as éduqué toi-même. Tu souhaites savoir ce qu’elle a appris de toi, de sa nouvelle vie.

Que vas-tu faire Izanami ?
Mordre ton maître ?
Ne crains-tu pas les conséquences de tes actes ?
Vas-y.
Agis comme bon te semble.
Nous verrons bien.

Aucun mouvement de recul. Tu te contentes d’attendre, jusqu’à ce qu’elle s’élance vers toi. Comme une sauvage.

Sans mal, et instinctivement, lorsque ses jambes s’enroulent autour de toi, tu passes l’un de tes bras autour de sa taille. Comme pour la maintenir. Comme pour ne pas qu’elle s’échappe. Tu la connais, Izanami, tu sais ce qu’elle a en tête. Mais tu te demandes si elle ira jusqu’au bout, si elle osera te faire cet affront.

Si elle mordait ta peau, que devrais-tu lui faire ?
La punir.

Si elle venait à mettre son venin dans tes veines, que feras-tu ?
Lui apprendre.

S’en prendre à toi, Sasori, ne saura être pardonné.

Une légère grimace fend tes traits calmes lorsque ses ongles entrent avec férocité dans la peau de ta nuque. Tu aurais pu durcir tes os, lui transpercer les mains. Tu aurais pu la punir dés maintenant, lui faire comprendre qu’on ne peut pas s’en prendre à toi sans rester impuni. Mais tu la laisses faire. Encore quelques instants.

Est-ce que cela t’amuse ?
Tu ne saurais le dire.

Dans tous les cas, il est certain, qu’en ce moment-même, tu ne t’ennuies point. Elle a le don de mettre du piment dans ton existence, comme cet arôme qui manquait à ta vie, comme cette petite touche finale à ta vie déjà parfaitement comblée.

Un vide.
Elle l’a comblé pendant des années.
Jusqu’à prendre l’habitude de sa présence.
Souhaite-t-elle briser cette routine ?

Son regard dans le tien un instant, avant qu’elle ne bascule sa tête en direction de ton cou. L’heure n’est plus à l’hésitation, elle plante ses crocs dans ta chair, te provoquant un léger râle de mécontentement.

L’une de tes mains se glisse sur l’arrière de son crâne, tirant avec une brutalité non retenue. L’autre bras, autour de ses hanches, la serre si fort que tu pourrais la briser. Elle te lâchera, parce qu’elle finira par manquer d’air. Tu sais que l’effet de son poison ne prendra pas effet maintenant, tu as encore quelques minutes pour agir, pour la tenir.

Pour remettre à son cou, ce collier qu’elle a défait.

Tu enroules quelques mèches émeraude de ses cheveux autour de ton poignet, et les saisis à nouveau avec force, pour la contraindre à lâcher prise. Cette sensation de tiraillement au creux de ton cou lorsque tu essaies de l’éloigner, comme si un morceau de ta chair allait partir avec elle, avec ses crocs.

« Es-tu satisfaite à présent ? Je croyais que tu voulais que je m’en aille, que tu voulais passer une agréable soirée seule. As-tu changé d’avis ? Veux-tu t’amuser avec moi, Izanami. »

Cette voix suave, presque murmurée au creux de son oreille, tu laisses glisser les mots sur elle. Un tout autre jeu pourrait se mettre en place, si toutefois, sa sincérité prenait le dessus.